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Néïssa François, étoile montante du chant patriotique haïtien

L’Université d’État d’Haïti a célébré samedi 1er février 2025 la richesse du patrimoine musical haïtien à travers la finale de son concours de traduction et d’interprétation de chants patriotiques. Organisé par la Direction de la vie étudiante (DVE) dans le cadre du 221e anniversaire de la bataille de Vertières, cet événement a révélé des talents exceptionnels. Au terme d’une journée riche en émotions, c’est Néïssa François, étudiante à la Faculté de droit et des sciences économiques (FDSE), qui s’est imposée comme la grande lauréate de cette première édition.

La cérémonie, qui s’est tenue dans le cadre prestigieux de l’hôtel Montana, a rassemblé un public éclectique composé d’étudiants, de professeurs, de membres du rectorat, ainsi que de parents et d’amis des finalistes. Dès l’aube, la salle Franck s’est animée, transformée pour l’occasion en une galerie d’exposition où livres et œuvres artisanales des étudiants témoignaient de la richesse culturelle et intellectuelle de l’UEH. L’ambiance, empreinte d’excitation et de fierté, annonçait une compétition où l’excellence allait briller.

Gérald Jean, directeur de la DVE, a ouvert la cérémonie par un discours inspirant, exaltant la valeur du patriotisme et la nécessité de préserver le patrimoine musical national. Il a salué le courage et la détermination des finalistes, qualifiant chacun d’eux de « gagnant ». Reconnaissant les défis rencontrés lors de l’organisation du concours, il a promis de multiplier les initiatives visant à promouvoir la culture et la langue créole à travers des événements similaires.

Dix finalistes issus de diverses entités de l’UEH et du Campus Henry Christophe de Limonade (CHCL) ont eu l’honneur de défendre leurs talents devant un jury d’exception. Parmi eux figuraient Paule Vanessa Lindor, Yolène Charles, Naura Bélizaire, Kitkerson Clervius, Mardochée Zatil, Elysée Edlis, Melchisédeck Cherami, Daphkerlie Jean-Baptiste, Keberson Elias et, bien sûr, la grande gagnante, Néïssa François. Chacun a offert une performance remarquable, faisant preuve d’une maîtrise vocale et d’une sensibilité artistique dignes des plus grands interprètes haïtiens.

Le jury, composé du chef d’orchestre Dickens Princivil, de la chanteuse engagée Barbara Guillaume et du légendaire Lionel Benjamin, a été conquis par l’authenticité et la puissance des prestations. Le concours, structuré en deux séries de cinq performances, a été enrichi par les interventions du groupe Rapadou Twoubadou, du slameur Silencieux et de la troupe de danse de l’UEH, rendant l’événement encore plus mémorable.

Néïssa François a su captiver son auditoire avec une interprétation magistrale de Fière Haïti, l’hymne à la jeunesse écrit par Édouard Tardieu. Sa voix envoûtante et son interprétation pleine de ferveur ont fait l’unanimité. Elle a été suivie de Paule Vanessa Lindor, dont la prestation remarquable lui a valu la deuxième place, tandis que Daphkerlie Jean-Baptiste, Mardochée Zatil et Keberson Elias complétaient le podium des lauréats.

Pour honorer leurs performances exceptionnelles, les finalistes ont reçu des récompenses allant de laptops à des livres, ainsi que des certificats attestant de leur participation. Par ailleurs, douze personnalités influentes ont été distinguées pour leur contribution à la vie universitaire et à la société haïtienne, parmi lesquelles Lionel Benjamin, Barbara Guillaume, Dickens Princivil, le recteur de l’UEH Fritz Deshommes, ainsi que l’écrivain et académicien Frankétienne.

Au-delà d’un simple concours, cette initiative de l’UEH représente un vibrant hommage à l’héritage musical haïtien et une opportunité pour la jeunesse d’affirmer son attachement à sa culture. Par son talent et son engagement, Néïssa François incarne la relève artistique d’Haïti et prouve que le chant patriotique demeure une source inestimable d’inspiration et d’identité pour la nation.

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