Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a signalé une augmentation de plus de 1.000 % des cas de violences sexuelles contre les enfants en Haïti au cours de l’année 2024. Lors d’une conférence à Genève vendredi 7 février 2025, James Elder, porte-parole de l’agence onusienne, a déploré que les corps des enfants haïtiens soient transformés en champs de bataille.
L’UNICEF a précisé que les violences sexuelles contre les enfants ont été multipliées par dix en 2024 par rapport à l’année précédente.
« Les violences sexuelles à l’encontre des enfants ont augmenté de 1 000 %, transformant leurs corps en champs de bataille. »C’est ce qu’a déclaré James Elder, tout juste rentré d’une mission à Port-au-Prince.
Face à cette situation alarmante, M. Elder s’est étonné du manque de couverture médiatique locale :
« Il est presque aussi stupéfiant de constater à quel point ces statistiques macabres n’ont pas fait l’objet d’une couverture médiatique. »Selon lui, « l’horreur d’une attaque contre un enfant est évidente, et une multiplication par dix est dévastatrice ». Il a également souligné que « la douleur ne s’arrête évidemment pas aux survivants ; elle se propage dans les familles, brise les communautés et marque la société dans son ensemble ».
Les violences sexuelles, arme de domination des gangs
En Haïti, les femmes et les enfants sont les premières victimes de la violence des gangs criminels, qui contrôlent plus de 85 % de la capitale. Selon des données publiées précédemment par Human Rights Watch (HRW), entre janvier et octobre 2024, plus de 4.000 femmes et filles ont signalé avoir été victimes de violences sexuelles, notamment de viols collectifs.
Dans le même temps, les violences sexuelles contre les enfants ont connu une augmentation exponentielle, selon l’UNICEF.
L’ONU estime que, en Haïti, la violence sexuelle est la principale arme utilisée par les gangs pour asseoir leur domination sur les populations vulnérables.
Un cri d’alarme face à une crise humanitaire
Alors que la situation continue de se détériorer, les organisations humanitaires appellent à une intervention urgente pour protéger les enfants et les populations les plus exposées à cette violence généralisée.