Le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Leslie Voltaire, se montre résolu à rendre justice. Ce lundi 10 février, il a ainsi annoncé que le Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, avait reçu l’instruction de traiter le dossier des Haïtiens sanctionnés par les États-Unis, le Canada et l’ONU. Des poursuites judiciaires devraient être engagées contre ces personnalités.
« Le CPT a demandé au Premier ministre d’examiner toutes les preuves disponibles contre les personnes sanctionnées par le Canada, les États-Unis et les Nations unies pour leur rôle présumé dans la déstabilisation d’Haïti. L’État prendra toutes les mesures nécessaires pour enquêter et poursuivre les responsables. Ceux qui sapent la sécurité et la stabilité du pays devront répondre de leurs actes », a écrit Leslie Voltaire sur X. Il a également lancé un appel à la vigilance de la population : « Ne vous laissez pas entraîner par les gangs et ceux qui servent leurs intérêts ! »
Depuis plus de trois ans, Washington, Ottawa et le Conseil de sécurité de l’ONU ont infligé des sanctions à plusieurs figures influentes d’Haïti. Accusées de financer les gangs armés, de menacer la paix et de perpétuer la corruption, ces personnalités ont vu leurs avoirs gelés, leurs visas révoqués et se sont vu interdits de voyager. Certains font même l’objet d’avis de recherche.
Parmi les sanctionnés figurent notamment des personnalités issues du régime PHTK, telles que l’ex-président Michel J. Martelly, les anciens Premiers ministres Laurent Lamothe et Evans Paul, ainsi que les sénateurs Youri Latortue, Joseph Lambert et Gracia Delva. Malgré ces sanctions, la justice haïtienne n’a jamais ouvert de procédure à leur encontre. Cette fois, le CPT prendra-t-il enfin des mesures concrètes ?