La Chambre de Commerce et d’Industrie Haitiano-Canadienne (CCHIC) critique fermement la décision du gouvernement haïtien d’allouer des fonds pour organiser le Carnaval national dans la commune de Fort-Liberté, du 2 au 4 mars, alors que le pays fait face à une insécurité croissante et à la violence de groupes armés.
Dans un communiqué publié le 12 février, la CCHIC rappelle les efforts considérables déployés par les forces de l’ordre et les civils pour lutter contre les criminels semant la terreur sur une grande partie du territoire. Pour la Chambre, organiser des festivités carnavalesques dans un tel contexte est complètement déconnecté de la réalité vécue par la population.
C’est la première fois que Fort-Liberté accueillera le Carnaval national, tandis que Port-au-Prince est privé de cet événement depuis plusieurs années en raison de l’insécurité. Aucun carnaval n’est prévu dans la capitale, où la présence de gangs armés complique l’organisation de telles manifestations.
Des informations relayées par Radio Télé Métronome évoquent un budget de plus de quatre millions de dollars américains destiné aux activités du Carnaval, une somme qui a suscité l’indignation des observateurs et des citoyens, tant elle apparaît inadaptée aux besoins urgents en matière de sécurité et d’amélioration des conditions de vie.
Par l’intermédiaire de ses signataires, dont Delphine Gardère, PDG du Rhum Barbancourt, la CCHIC appelle d’urgence les dirigeants haïtiens – indépendamment de leur affiliation politique – à recentrer leurs priorités sur la restauration de l’État de droit, la sécurité et la bonne gouvernance. Pour la CCHIC, chaque Haïtien aspire à vivre dans un environnement sûr, à pouvoir aller à l’école, travailler et recevoir des soins.
La CCHIC exhorte ainsi les autorités à faire de la protection des citoyens et de l’amélioration des conditions de vie leur priorité absolue. La fête, aussi emblématique soit-elle pour l’identité haïtienne, devra attendre un climat de sécurité réel, où la joie collective et la célébration de la culture pourront s’exprimer pleinement.