En Haïti, l’éducation et la sécurité nationale devraient être des piliers du développement. Pourtant, ces secteurs font face à de graves défis : un manque criant de ressources pour l’éducation et une armée sous-financée et sous-formée. D’un côté, des milliers de jeunes achèvent leurs études secondaires sans perspectives réelles d’avenir ; de l’autre, les Forces armées d’Haïti (FAd’H) peinent à se structurer faute de moyens adéquats.
Depuis sa création en 2011 sous la présidence de Michel Joseph Martelly, le Fonds national de l’éducation (FNE) finance l’éducation grâce à des ressources nationales. Pour maximiser son impact, il pourrait diversifier ses investissements en intégrant un programme de formation académique et militaire destiné aux jeunes.
Une telle collaboration offrirait aux jeunes Haïtiens une opportunité de formation tout en renforçant les capacités militaires du pays et en luttant contre la délinquance juvénile.
Une initiative bénéfique pour la jeunesse
De nombreux jeunes bouclent leurs études classiques sans pouvoir espérer des formations professionnelles ou académiques avancées, ce qui contribue à :
• Un chômage élevé parmi les jeunes ;
• Une hausse de la délinquance et du recrutement par des groupes criminels ;
• Une absence de structures d’encadrement et de discipline.
Les FAd’H recrutent principalement des jeunes de 18 à 25 ans, mais leur capacité de formation est limitée. Un partenariat avec le FNE permettrait de financer un programme structuré combinant éducation et formation militaire.
Comment mettre en place cette collaboration ?
1. Un programme structuré et inclusif
Ce projet ciblerait les jeunes diplômés du secondaire souhaitant intégrer l’armée. Il comprendrait :
• Une formation académique avancée (mathématiques, sciences, leadership, langues) ;
• Un entraînement militaire et civique axé sur la discipline, la stratégie et la protection civile ;
• Un accompagnement psychologique et social pour une meilleure intégration.
2. Un financement durable
Le budget annuel du FNE est estimé entre 6 et 7 milliards de gourdes. Une réallocation de 10 millions de dollars par an pourrait permettre de :
• Former plus de 1 000 jeunes chaque année ;
• Fournir des équipements modernes aux FAd’H ;
• Financer des infrastructures de formation militaire.
3. Un impact positif sur la sécurité nationale
• Un encadrement structuré contribuerait à réduire la délinquance ;
• Une armée mieux formée et équipée renforcerait la stabilité du pays ;
• Les jeunes diplômés pourraient également contribuer à des projets de développement (construction, secours d’urgence, etc.).
Un investissement rentable pour l’avenir
Ce programme permettrait à Haïti de :
• Dynamiser l’économie en formant et en employant les jeunes ;
• Renforcer sa souveraineté nationale en structurant son armée ;
• Construire une société plus disciplinée et engagée.
Ce modèle a déjà fait ses preuves dans plusieurs pays où l’éducation militaire a contribué à réduire la criminalité et à améliorer l’insertion socio-professionnelle des jeunes.
Haïti doit agir maintenant
L’éducation et la sécurité sont des leviers essentiels du développement. Une collaboration entre le FNE et les FAd’H préparerait une jeunesse instruite, disciplinée et engagée. Plutôt que de laisser la jeunesse sombrer dans l’oisiveté ou la criminalité, le FNE pourrait élargir son champ d’action en proposant une alternative constructive.
En combinant formation militaire et éducation académique, ce programme offrirait un avenir à des milliers de jeunes tout en renforçant la défense nationale et la stabilité du pays.
Haïti a tout à gagner en investissant dans sa jeunesse. Il est temps d’agir.
Diaïly JEAN