Le gouvernement taïwanais a ordonné, ce mercredi 26 février 2025, le déploiement de ses forces armées en réponse à des manœuvres militaires menées par la Chine au large de sa côte sud. Ces exercices, réalisés sans préavis, ont suscité une vive inquiétude. Selon le ministère taïwanais de la Défense nationale, l’armée chinoise a procédé à des tirs réels dans une zone située à environ 74 kilomètres des côtes de Kaohsiung et de Pingtung, mettant en danger la sécurité aérienne et maritime internationale. Taïpei a dénoncé une provocation visant à déstabiliser la région.
Dès 08h42, le ministère a détecté 32 avions chinois, dont des chasseurs J-11 et des drones, traversant la ligne médiane du détroit de Taïwan. Vingt-deux de ces appareils ont pénétré dans la zone d’identification de défense aérienne de l’île, survolant les régions nord et sud-ouest. Ces incursions ont été qualifiées de « patrouille conjointe de préparation au combat », une opération répétée cette année et marquée par la neuvième alerte de ce type.
Les autorités taïwanaises ont également critiqué l’absence de préavis concernant ces exercices militaires. Le ministère de la Défense a dénoncé une « violation flagrante des normes internationales », accusant Pékin d’avoir imposé un périmètre de tir sans avertissement préalable, aggravant ainsi les tensions déjà existantes. Selon Taïpei, ces actions contredisent les discours chinois sur le respect mutuel et la coexistence pacifique, accentuant les menaces pesant sur la stabilité régionale.
Cette nouvelle escalade survient dans un climat de tensions croissantes, notamment depuis l’arrivée au pouvoir du président taïwanais William Lai. En 2024, les incursions d’avions de guerre chinois ont atteint un record de 3 067 violations, soit une augmentation de 80 % par rapport à l’année précédente. Taïwan considère la Chine comme la principale menace à sa sécurité, alors que Pékin continue de revendiquer l’île comme une partie intégrante de son territoire.