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À Carrefour-Feuilles, la résistance a un son. Chaque jour, à midi et à minuit, un vacarme métallique s’élève dans les rues. Casseroles, barres de fer, objets en métal s’entrechoquent dans un concert improvisé que les habitants appellent « Bat Ténèb ». Plus qu’un bruit, c’est un cri de détresse, un acte de défiance face à l’oppression des gangs.
Une protestation sonore contre la peur
Carrefour-Feuilles, 1er mars 2025 – Dans ce quartier ravagé par l’insécurité, la population a trouvé une manière inédite de faire entendre sa souffrance. Deux fois par jour, à des heures fixes, la localité vibre sous le choc des métaux frappés. « C’est notre façon de dire que nous existons encore, que nous refusons de nous taire », confie un initiateur du mouvement.
Depuis onze jours, Carrefour-Feuilles vit sous la menace constante des gangs armés. Nombreux sont ceux qui ont fui, abandonnant maisons et souvenirs derrière eux. Pour ceux qui restent, « Bat Ténèb » est bien plus qu’un rituel : c’est un acte de survie. « On ne peut pas toujours compter sur la police ni sur les autorités, mais nous, nous pouvons nous faire entendre », explique Rachelle Saint-Clair, une résidente.
Une portée au-delà du visible
Si pour certains, ce mouvement est une simple protestation, d’autres y voient un affrontement mystique. Un franc-maçon du quartier assure que ce vacarme perturbe les forces occultes sur lesquelles s’appuieraient les gangs. « Ils utilisent des rituels pour asseoir leur pouvoir. L’action de frapper le fer trouble ces énergies et peut même ralentir leur avancée », explique-t-il.
Jamsley Joseph, étudiant en ethnologie, partage cette vision. Selon lui, ce rituel sonore pourrait être renforcé par des pratiques spécifiques : « Ce sont des hommes liés à des pactes occultes. L’obscurité les protège, mais elle peut aussi être retournée contre eux si elle est manipulée correctement. Ce genre d’action pourrait les déstabiliser et même les diviser », affirme-t-il.
Un combat qui ne s’éteint pas
Tant que la lumière ne reviendra pas sur Carrefour-Feuilles, ses habitants promettent de faire résonner leur fer. Midi et minuit seront les marqueurs d’une résistance qui refuse de plier sous la terreur. « Bat Ténèb », ce n’est pas juste du bruit. C’est le battement du cœur d’un quartier qui refuse de mourir en silence.
Belly-Dave Bélizaire
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