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Des postulants dénoncent des fraudes au concours du CEP et exigent une enquête

Une vague de contestation secoue le Conseil Électoral Provisoire (CEP) en Haïti après la publication des résultats finaux du concours pour les Bureaux Électoraux Départementaux et Communaux (BEDC). Plusieurs candidats, s’estimant lésés, dénoncent des irrégularités et réclament une enquête administrative. Dans une pétition adressée au président du CEP, Patrick Saint-Hilaire, ils accusent l’institution de favoritisme et de manipulation des résultats.

Selon les contestataires, l’évaluation des candidats lors de l’entrevue finale aurait été marquée par une gestion douteuse, favorisant certains postulants au détriment d’autres, pourtant plus méritants. « Ces résultats camouflés, biaisés et entachés de graves irrégularités sapent la crédibilité du Conseil et la confiance du public dans le processus électoral », écrivent-ils dans leur lettre. Ils estiment que l’objectivité et la transparence, censées guider ce concours, ont été sacrifiées au profit du népotisme et du clientélisme.

Par ailleurs, ils dénoncent l’influence d’une personne clé au sein de l’appareil électoral, qui aurait joué un rôle déterminant dans la sélection des candidats. « Il est inimaginable qu’en 2025, nous soyons encore confrontés à un tel niveau de favoritisme et de manipulation », déplorent-ils, soulignant que ce scandale illustre une fois de plus l’incapacité chronique des autorités haïtiennes à gérer les affaires publiques avec professionnalisme et intégrité.

Face à cette situation, les postulants lésés exigent trois actions concrètes :
1. L’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur le déroulement de l’entrevue finale.
2. Des sanctions contre les responsables des irrégularités constatées.
3. La correction des résultats pour rétablir l’équité et la justice.

« Nous exigeons une évaluation impartiale, basée sur le mérite et non sur des affiliations politiques ou personnelles », insistent-ils.

La pétition, signée par plusieurs candidats issus de différents départements, cite des cas précis de postulants initialement bien classés qui ont été écartés sans aucune justification valable. Parmi eux, Me Kettant Beaubrun, qui affirme avoir obtenu la première place pour le BEC de Grand-Boucan (Nippes), et Me Jonathan Saimphil, qui se trouvait en tête de liste pour le BED des Nippes. « Comment expliquer que des candidats ayant prouvé leurs compétences soient soudainement éliminés ? », s’interrogent-ils.

Cette contestation survient dans un climat déjà tendu, où la crédibilité des institutions électorales haïtiennes est régulièrement remise en question. Certains observateurs estiment que l’absence de réformes profondes du système électoral alimente ces crises à répétition. « C’est une preuve de plus que les pratiques opaques persistent au sein de l’administration », affirment les pétitionnaires, appelant les autorités à réagir rapidement pour éviter une détérioration supplémentaire de la confiance du public.

Alors que le CEP reste silencieux face à ces accusations, les candidats lésés annoncent qu’ils ne comptent pas en rester là. Ils prévoient d’intensifier leur mobilisation et d’interpeller d’autres instances, notamment le Conseil Présidentiel de Transition et le Protecteur du citoyen. « Nous irons jusqu’au bout pour que justice soit faite », assurent-ils, déterminés à obtenir gain de cause dans cette lutte pour la transparence et l’équité.

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