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Fritz Alphonse Jean prend les rênes du CPT

La passation de pouvoir entre Leslie Voltaire et Fritz Alphonse Jean à la tête du Conseil présidentiel de transition (CPT) s’est déroulée ce vendredi 7 mars 2025 à la Villa d’Accueil, dans une ambiance solennelle. Cet événement marque une nouvelle étape dans le processus de transition politique du pays. En présence du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, des membres du gouvernement, de plusieurs diplomates et de dignitaires de l’État, la cérémonie a illustré, selon la Primature, la volonté affichée des autorités de mener à bien cette délicate transition.

Lors de son allocution, le nouveau président du CPT a rendu hommage à son prédécesseur pour les efforts qu’il aurait déployés face aux défis de ces derniers mois. Il a ensuite présenté les grandes lignes de sa feuille de route, articulée autour de trois axes majeurs : la restauration de la sécurité, l’organisation d’un référendum pour donner la parole au peuple et la mise en place d’élections transparentes. Selon lui, ces mesures sont indispensables pour « rebâtir notre Haïti ».

Le communiqué officiel de la Primature a également relayé l’optimisme du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, qui a exprimé sa confiance en Fritz Alphonse Jean pour mener à bien cette mission. « Notre gouvernement lance un appel du cœur à tous les Haïtiens : c’est ensemble, unis et solidaires, que nous pourrons surmonter nos défis et construire l’Haïti de demain, une nation forte, sûre et profondément démocratique », a-t-il déclaré en marge de la cérémonie.

Cependant, cet optimisme de façade contraste fortement avec la réalité du terrain. Alors que l’insécurité atteint des sommets inédits, plongeant le pays dans un état de quasi-siege, de nombreuses voix dénoncent la déconnexion persistante entre les discours officiels et la détresse réelle de la population. Le pays s’enfonce chaque jour davantage dans la violence des gangs, l’effondrement économique et la paralysie institutionnelle.

L’ancien président du CPT, Leslie Voltaire, a lui aussi été salué pour son “travail”, malgré une détérioration sécuritaire jamais vue sous son mandat. Ce geste protocolaire est largement perçu comme une tentative maladroite de maquiller l’échec d’un leadership qui n’a su ni restaurer l’ordre ni poser les bases d’une véritable transition.

Dans ce contexte explosif, la tâche qui attend Fritz Alphonse Jean s’annonce titanesque. Restaurer la confiance — celle de la population comme celle de la communauté internationale — sera un véritable parcours du combattant. Tout dépendra de sa capacité à rompre avec la rhétorique creuse qui a caractérisé ses prédécesseurs et à produire des résultats concrets, visibles et rapides. La priorité ne peut plus être un simple agenda politique. Elle doit être la survie même de l’État haïtien.

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