Les naissances de mères étrangères, notamment haïtiennes, vénézuéliennes et péruviennes, contribuent à atténuer la baisse alarmante du taux de fécondité au Chili, a révélé l’Institut national de la statistique (INE) le lundi 17 mars.
En 2023, le taux de fécondité chilien a atteint un niveau historiquement bas de 1,16 enfant par femme, l’un des plus faibles au monde.
Entre 2017 et 2022, la part des naissances issues de mères étrangères est passée de 6,9 % à 18,9 %, soit une augmentation près de trois fois en cinq ans. Parmi ces naissances, 20,3 % concernent des mères vénézuéliennes, 10,6 % des Péruviennes et 10 % des Haïtiennes. Dans certaines régions du nord du Chili, les naissances d’enfants issus de mères immigrées dépassent même les 40 %.
Selon la démographe Alejandra Abufhele, cette dynamique migratoire permet de compenser la baisse du taux de natalité chilien et constitue une « contribution économique fondamentale ». Ces enfants intégreront le système scolaire et participeront au marché du travail dans les années à venir, jouant ainsi un rôle clé dans le renouvellement démographique et économique du pays.
Le directeur de l’INE, Ricardo Vicuña, explique que cette chute de la natalité s’explique par plusieurs facteurs : report de l’âge de la maternité, coût de la vie élevé, baisse des grossesses adolescentes et intégration croissante des femmes au marché du travail.
Les nouvelles données du recensement national 2024, attendues le 30 avril, pourraient confirmer une augmentation significative de la population migrante, qui serait passée de 4 % en 2017 à près de 10 % aujourd’hui, accentuant encore davantage l’impact des communautés étrangères sur la démographie chilienne.