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Port-au-Prince sous tension : manifestation géante contre les gangs et l’inaction des autorités

Port-au-Prince traverse une crise profonde qui paralyse la capitale haïtienne. Depuis le début de la semaine, les quartiers de Canapé-Vert, Turgeau et d’autres zones sont sous la menace constante des gangs criminels. Impuissants face à cette situation, les habitants montent la garde, redoutant chaque instant de violence. Ce mercredi 19 mars, des milliers de citoyens sont descendus dans les rues pour dénoncer l’insécurité grandissante et l’incapacité des autorités à rétablir l’ordre.

Partis de différents quartiers, les manifestants ont convergé vers la Villa d’Accueil, symbole du pouvoir gouvernemental, avec une exigence claire : que l’État prenne des mesures immédiates et concrètes pour neutraliser les gangs et restaurer la sécurité dans la capitale.

Répression et affrontements

L’arrivée des manifestants près de la Villa d’Accueil a été brutalement interrompue par les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Cette intervention musclée n’a fait qu’exacerber la colère des protestataires, qui ont riposté en lançant des pierres et en érigeant des barricades dans les rues avoisinantes.

Une vidéo obtenue par notre rédaction montre une grande quantité de bonbonnes de gaz lacrymogène dispersées sur plusieurs mètres de la route de Bourdon. Les quartiers environnants, notamment Bourdon et les abords de la Primature, ont été le théâtre de scènes chaotiques. Plusieurs manifestants ont été blessés, comme en témoignent des vidéos circulant sur les réseaux sociaux.

Critiques envers le gouvernement et le CPT

Le climat d’insécurité persistant alimente une colère grandissante contre les autorités, accusées d’inaction. Les manifestants dénoncent un gouvernement et un Conseil Présidentiel de Transition (CPT) déconnectés de la réalité, incapables d’assurer la protection des citoyens et laissant les gangs imposer leur loi.

Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé est particulièrement pointé du doigt pour son échec à gérer la crise sécuritaire.

Dans un contexte où les gangs contrôlent de vastes pans de la capitale et où les assassinats et affrontements se multiplient, la population se dit à bout.

Les récentes tentatives des autorités d’attaquer les bandits avec des drones explosifs n’ont fait qu’alimenter le scepticisme. Ces groupes armés semblent reprendre rapidement le contrôle après chaque offensive, renforçant le sentiment d’impuissance des citoyens.

Cette manifestation est un cri de désespoir, un appel urgent à l’action pour que les autorités ne se contentent plus de réponses temporaires et inefficaces. La population exige une réponse ferme et décisive face à l’insécurité qui mine leur quotidien.

L’avenir de Port-au-Prince est en jeu, et seule une action déterminée pourra ramener la paix et la stabilité.

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