Un an après la signature de l’Accord du 3 avril 2024, le Bureau de suivi de l’Accord de Montana (BSA) dresse un bilan d’échec total et exige la dissolution du Conseil présidentiel de transition (CPT) ainsi que le départ du gouvernement. Dans une note publique consultée par TripFoumi Enfo, le BSA accuse le CPT d’avoir trahi les engagements pris en faveur d’une transition souveraine et inclusive.
« L’ambition du pouvoir, couplée à une soumission aux intérêts économiques locaux et étrangers, ainsi qu’aux mafias nationales et internationales, a pris le pas sur la mission de la transition », peut-on lire dans le document publié le 3 avril 2025. Le BSA estime que le CPT, qualifié d’illégitime et d’opaque, agit en dehors du cadre juridico-institutionnel établi par l’Accord.
Depuis son installation le 24 avril 2024, le CPT aurait tourné le dos aux revendications populaires et ignoré les mécanismes de contrôle. « Le CPT s’est enfermé dans des pratiques opaques, au mépris des souffrances du peuple », critique la note. Le BSA accuse ses membres d’avoir consolidé un pouvoir fondé sur des complicités politiques et des intérêts personnels, au détriment de la sécurité nationale et de la reconstruction démocratique.
Le chaos généralisé s’est accentué en l’absence d’un organe de surveillance et d’un cadre financier transparent, avec une recrudescence des violences, des massacres, des viols et une mainmise des gangs sur la capitale. « Les bilans sont accablants : plus de 5 000 morts, des centaines de femmes et de filles violées, des quartiers entiers ravagés par les groupes armés. La corruption atteint des sommets pendant que le pays s’enfonce dans le chaos », déplore le BSA.
Face à cette situation qu’il juge insoutenable, le BSA appelle à une rupture immédiate avec le CPT et réclame un nouveau cadre de transition basé sur un consensus national. « Fok KPT a ale ! », martèle la note, en appelant les forces vives à se mobiliser pour éviter l’effondrement total de la nation.
« Ceux qui ont engagé le pays sur cette voie ne peuvent pas être ceux qui mèneront le combat pour son redressement. Il faut un sursaut national pour rétablir la paix et créer les conditions d’élections véritablement démocratiques », conclut le document.
Cette déclaration intervient alors que Fritz Alphonse Jean, figure de l’Accord de Montana, est à la tête du CPT. Une position qui risque de raviver les tensions et d’accentuer la pression sur un Conseil présidentiel de plus en plus contesté.
