Ankèt

l’Hôpital universitaire de Mirebalais, forcé d’évacuer ses patients

La terreur imposée par la coalition criminelle dénommée « Viv ansanm » à Mirebalais a eu raison de l’un des plus grands centres hospitaliers du pays. Le mercredi 2 avril 2024, l’Hôpital universitaire de Mirebalais (HUM) a été contraint de vider ses lits : une cinquantaine de patients, ainsi que du personnel médical, ont dû être évacués en urgence, selon des informations recueillies par TripFoumi Enfo.

Depuis le 31 mars, la ville est livrée à une violence aveugle. Entre rafales d’armes automatiques, prisonniers en cavale et population en débandade, la situation est hors de contrôle. Les responsables de l’HUM, géré par l’ONG Zanmi Lasante, ont pris une décision radicale : transférer les malades dans d’autres hôpitaux pour continuer à les soigner dans des conditions minimales de sécurité.

Le docteur Réginald Ternier, cadre de Zanmi Lasante, a estimé qu’il serait irresponsable de laisser croire que l’hôpital fonctionne normalement alors que le personnel n’est plus en mesure de prodiguer des soins adéquats ni de prévenir la mort d’un patient. Il a précisé qu’aucune attaque directe n’avait visé l’établissement, tout en exprimant l’espoir que cela reste ainsi.

Il a également affirmé que le personnel médical retournerait à l’hôpital dès que les conditions de sécurité autour du site le permettraient. Selon lui, l’HUM ne renoncera pas à sa mission, et l’équipe espère un retour rapide au calme pour reprendre le service à la population.

Construit après le séisme de 2010, ce centre hospitalier accueille chaque année près de 400 000 patients. Il compte environ 300 lits et dispose de tous les services essentiels : chirurgie, médecine interne, pédiatrie, oncologie… Mais face à la violence actuelle, même les structures les plus solides reculent.

Ce départ précipité survient alors que Mirebalais est plongée dans un chaos total orchestré par des gangs armés. Leur offensive brutale a provoqué l’évasion de plus de 500 prisonniers, la mort de plusieurs civils — dont deux religieuses de la communauté Sainte-Thérèse — et l’exode de milliers d’habitants. Pendant que les groupes criminels imposent leur loi, l’État brille par son absence.

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