Ankèt

Deux journalistes portés disparus à Mirebalais : l’AJH lance un cri d’alarme

La disparition inquiétante de deux journalistes dans la ville de Mirebalais ravive les tensions et souligne la vulnérabilité extrême des professionnels des médias en Haïti. Dans un climat d’insécurité généralisée, exacerbé par les exactions de la coalition terroriste « Viv ansanm », l’Association des journalistes haïtiens (AJH) appelle à une mobilisation urgente pour la défense de la liberté de la presse.

Jean Christophe Collègue, ancien correspondant de la Voix de l’Amérique (VOA), et Israël Roger Claudy, correspondant de Radio Ginen, sont portés disparus depuis le 31 mars 2025. À Mirebalais, leur dernière localisation connue, les violences armées ont connu une recrudescence alarmante. Le domicile de Jean Christophe Collègue a été incendié, et sa famille demeure sans nouvelles. Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre Israël Roger Claudy et son frère entre les mains d’un groupe armé, vraisemblablement confondus avec des membres de la Brigade de sécurité des aires protégées (BSAP).

Ces disparitions surviennent dans un contexte où les agressions contre les journalistes se multiplient. À Port-au-Prince, dans la nuit du 12 au 13 mars, les locaux de Mélodie FM ont été pillés, et ceux de Radio Télévision Caraïbes incendiés, dans des attaques attribuées « Viv ansanm ». La presse haïtienne, pilier fondamental de l’information publique, se retrouve chaque jour davantage ciblée et exposée.

Dans un communiqué publié le 6 avril, l’AJH tire la sonnette d’alarme. L’organisation dénonce l’inaction des autorités face à cette situation critique et exige des mesures concrètes pour protéger les journalistes. « La liberté de la presse constitue l’un des derniers remparts contre le chaos. Chaque attaque contre un journaliste est une attaque contre la démocratie elle-même », peut-on lire dans le document.

L’AJH exprime sa solidarité avec les familles des journalistes disparus et appelle les acteurs de la profession à l’unité, à la rigueur et à la responsabilité. Dans un pays où la circulation libre de l’information est cruciale, protéger les journalistes ne relève plus d’un luxe, mais d’une nécessité absolue pour préserver ce qu’il reste de l’État de droit.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *