Jean Wiltene Eugene, citoyen américain d’origine haïtienne, âgé de 57 ans, a plaidé coupable le 11 avril 2025 devant un tribunal fédéral à Washington, D.C. d’avoir organisé un vaste réseau de contrebande d’armes à destination d’Haïti entre 2020 et 2021. Résidant à Key West, en Floride, il a reconnu avoir exporté illégalement plusieurs armes à feu sans les licences requises du Bureau de l’industrie et de la sécurité (BIS) des États-Unis. Le parquet fédéral indique qu’il risque jusqu’à 20 ans de prison et une amende d’un million de dollars.
D’après les documents judiciaires, Jean Wiltene Eugene avait mis en place un stratagème sophistiqué impliquant l’envoi de véhicules vers Haïti via une entreprise d’exportation basée en Floride. Il avait signé des déclarations sous serment certifiant que ces véhicules ne contenaient ni armes ni munitions. Cependant, l’enquête a révélé qu’il y avait dissimulé des armes sous des denrées alimentaires et divers objets domestiques pour échapper à la vigilance des douanes.
Lors de son interrogatoire, l’accusé a également révélé que neuf autres armes, achetées à Key West, étaient actuellement cachées dans des stations-service en Haïti. Cette confession donne la mesure de l’ampleur de ses activités illicites.
Le bureau du procureur a rappelé que le trafic illégal d’armes à feu constitue une menace directe pour la sécurité nationale et internationale, et que de lourdes peines sont prévues pour de telles infractions.
Cette affaire a suscité une vive réaction en Haïti, où de nombreux citoyens dénoncent la passivité de l’administration Biden face à la prolifération d’armes dans le pays. Certains parlent d’une véritable « somalisation » d’Haïti, une allusion à l’effondrement progressif de l’ordre sécuritaire et politique. Des voix s’élèvent, appelant à une mobilisation internationale urgente pour freiner la spirale de violence qui ronge le pays.