Des individus lourdement armés ont incendié, lundi 14 avril 2025, les locaux de la chaîne de télévision Storm TV, situés à Delmas 19, dans la capitale haïtienne. Selon des sources concordantes, le bâtiment aurait également servi de repère à des membres du gang Viv Ansanm, qui étend actuellement son emprise sur plusieurs zones stratégiques du pays.
Cette attaque s’inscrit dans une vague de violences visant directement les institutions médiatiques. Depuis le début de l’année, au moins trois organes de presse ont été saccagés puis réduits en cendres. Le 13 mars, le siège de la Radio Télévision Caraïbes (RTVC) a été ravagé par les flammes au centre-ville de Port-au-Prince. Trois jours plus tard, Télé Pluriel subissait le même sort, également à Delmas 19.
Ces actes de terreur marquent une escalade préoccupante des attaques contre la liberté de la presse dans un pays où près de 90 % de la capitale est aujourd’hui contrôlée par des groupes armés. Parmi eux, la coalition Viv Ansanm, dirigée par Jimmy Chérizier, alias Barbecue, est régulièrement citée pour ses actes d’intimidation et de violence envers les journalistes et les professionnels de l’information.
Dans le même contexte, la situation humanitaire continue de se dégrader. Médecins Sans Frontières a dû fermer temporairement deux centres de santé à cause de l’insécurité, et la Croix-Rouge haïtienne alerte sur l’effondrement de ses services essentiels.
Face à cette nouvelle attaque contre un média indépendant, la communauté internationale est une fois de plus interpellée sur la gravité de la crise sécuritaire et institutionnelle que traverse Haïti. Les appels à la protection des journalistes et au soutien à la liberté d’expression se multiplient, alors que le pays s’enfonce dans un chaos orchestré par la terreur armée et un plan machiavélique de contrôle territorial.