Une opération d’envergure menée mercredi 23 avril par les forces de l’ordre, avec l’appui des brigadiers d’autodéfense de Canapé-Vert, s’est soldée par la suppression d’au moins 35 membres présumés de la coalition terroriste « Viv ansanm » dans le quartier de Pacot, à Port-au-Prince. L’intervention, marquée par une intensité rare, s’est concentrée autour de l’avenue N, de la rue Casséus et d’autres zones stratégiques.
Selon Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), une quarantaine d’autres individus ont été blessés au cours de l’opération. Il affirme que les frappes ont été menées de manière conjointe par la police, les brigadiers locaux et avec l’appui de drones. « À l’avenue N, rue Casséus et Pacot, une vingtaine de bandits ont été abattus par les forces au sol, et une quinzaine d’autres par les frappes aériennes », a précisé Espérance.
Quatre armes à feu auraient été récupérées et remises aux autorités compétentes, selon ses déclarations.
Mais cette opération, bien que saluée pour son efficacité, a aussi entraîné des pertes du côté des forces alliées. Trois brigadiers du Canapé-Vert, un policier et deux soldats des Forces Armées d’Haïti ont perdu la vie dans une embuscade tendue par les assaillants. « La scène a été filmée par les malfrats eux-mêmes », a déploré Pierre Espérance, appelant à un soutien accru aux groupes d’autodéfense qui, selon lui, jouent désormais un rôle essentiel dans la lutte contre les groupes armés.
Malgré la présence annoncée de la mission multinationale dirigée par le Kenya, la situation sécuritaire reste critique. Les attaques contre les forces de sécurité se multiplient, poussant les acteurs de la société civile à réclamer une stratégie plus cohérente et un meilleur encadrement des initiatives communautaires de sécurité.