Alors que Port-au-Prince est en grande partie sous le contrôle de groupes armés, le gouvernement haïtien affirme être prêt à envisager toutes les options pour rétablir l’ordre, y compris le recours à des firmes de sécurité privées, souvent qualifiées de mercenaires. C’est ce qu’a rapporté Le Nouvelliste dans un article publié ce mercredi 30 avril, consulté également par TripFoumi Enfo.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Métellus, a déclaré que la priorité absolue est la sécurité publique. « Toutes les possibilités sont sur la table. La population doit pouvoir circuler librement. Nous sommes ouverts à toutes les expertises, haïtiennes comme étrangères, pour appuyer la police et les forces armées », a-t-il confié au journal.
Un « budget de guerre » en préparation
Depuis la prise de fonction de Fritz Alphonse Jean à la tête du Conseil présidentiel de transition, l’accent mis sur la sécurité semble s’être durci. Le ministre Métellus parle même de la mise en place d’un véritable “budget de guerre”. Il affirme que des crédits ont déjà été débloqués pour soutenir les forces de l’ordre et que les réquisitions sont désormais traitées en priorité par son ministère.
Pressions internationales et plan de sécurité attendu
La situation d’Haïti inquiète aussi la communauté internationale. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a récemment averti qu’un “effondrement imminent de l’État” menaçait la capitale. Plusieurs bailleurs de fonds internationaux réclament un plan de sécurité clair, conditionnant même leur aide à sa présentation.
Alfred Métellus annonce qu’une réunion est prévue en juin pour exposer ce plan, avec pour objectif de faire reculer l’insécurité d’ici septembre 2025.
Une violence en constante augmentation
Les chiffres de l’ONU sont alarmants : en 2024, au moins 5 601 personnes ont été tuées par des gangs. Rien que pour la période allant de décembre à février, 2 660 homicides ont été enregistrés, soit une hausse de 41,3 % par rapport au trimestre précédent.
Alors que la violence continue de s’intensifier et que l’État peine à restaurer son autorité, le recours à des acteurs extérieurs — y compris privés — marque un tournant dans la réponse haïtienne à la crise sécuritaire.