Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a adopté, ce vendredi 2 mai, une résolution mettant fin aux fonctions de la Commission Nationale de Désarmement, de Démantèlement et de Réinsertion (CNDDR). Dans un communiqué officiel dont TripFoumi Enfo a pris connaissance, les autorités invoquent la nécessité de restaurer la confiance envers les institutions chargées de la sécurité publique.
Cette décision intervient dans un climat de méfiance croissante à l’égard de la CNDDR. Plusieurs de ses membres, dont Jean Rebel Dorcénat, sont accusés de proximité avec des figures du grand banditisme. Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) avait récemment interpellé le CPT à ce sujet, dénonçant notamment les prises de position passées de Dorcénat en faveur de la fédération de gangs G9, dirigée par Jimmy « Barbecue » Chérizier.
L’organisation a rappelé que Dorcénat avait publiquement défendu l’unification des groupes armés, qu’il considérait comme une étape vers la stabilisation du pays. Or, selon le RNDDH, cette approche n’a fait que renforcer les réseaux criminels, déjà responsables de violences extrêmes dans plusieurs quartiers populaires.
Face à ce constat, le CPT annonce son intention de créer une nouvelle structure de désarmement, “exempte de toute suspicion”, en concertation avec les secteurs concernés. Des consultations seront prochainement engagées avec des représentants de la société civile et des personnalités nationales.
Si la dissolution de la CNDDR marque une rupture nette avec une institution largement discréditée, elle laisse néanmoins en suspens une question essentielle : quelle alternative concrète pour désarmer les groupes armés ? Pour l’instant, aucun plan détaillé n’a été présenté. Et dans un contexte aussi critique, l’improvisation pourrait coûter cher.