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RD : des mineurs haïtiens arrêtés par le maire de Dajabón

Plusieurs mineurs haïtiens ont été interpellés dans la matinée de ce jeudi 15 mai par les autorités dominicaines dans le parc Juan Luis Franco Bidó, à Dajabón. Une intervention musclée menée par le maire de la municipalité, Santiago Riverón, en personne, épaulé par la police municipale.

Des enfants au visage fatigué, aux vêtements sales, ont été réveillés en sursaut et maintenus par les habits qu’ils portaient. Parmi eux, un adulte a également été arrêté.

Cette action s’inscrit dans une série d’opérations anti-immigration que le maire Riverón a lancées depuis mercredi.

Accompagné de la police, il a sillonné plusieurs quartiers de la ville, affirmant vouloir en finir avec la présence “illégale” de ressortissants haïtiens.

Dans une vidéo partagée par le journal Listín Diario, l’élu du Parti Révolutionnaire Moderne (PRM) donne un ultimatum clair : « Cinq jours pour tous les Haïtiens vivant illégalement chez eux. Dans cinq jours, nous reviendrons avec l’immigration et l’armée pour les faire sortir, même clandestinement. »

De maison en maison, l’avertissement est répété sans relâche : « Vous avez cinq jours pour quitter le territoire national si vous n’êtes pas en règle », lance-t-il, sous les yeux interloqués de familles entières.

Une femme haïtienne l’a interpellé : « Je n’ai pas de visa, mais j’ai ma maison. Que vont-ils faire de la maison qu’on m’a vendue ? » s’interroge-t-elle avec inquiétude.

Un autre échange tendu a eu lieu devant une résidence, où un groupe a voulu savoir ce qu’il adviendrait des familles dont les enfants ont des papiers dominicains, mais pas les parents. La réponse du maire a été sans détour : « Ceux qui sont illégaux partent, les enfants restent. »

Santiago Riverón est allé plus loin encore en menaçant les propriétaires dominicains qui logent des Haïtiens sans papiers : « Ceux qui louent des maisons à des immigrants illégaux devront également partir », a-t-il tranché.

Cette nouvelle offensive migratoire suscite déjà de vives réactions dans les communautés frontalières.

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