Le maire de Dajabón, Santiago Riverón, est accusé d’avoir arbitrairement arrêté et expulsé plusieurs enfants haïtiens le jeudi 15 mai. Des faits graves, dénoncés par le Conseil National pour l’Enfance et l’Adolescence (Conani), une institution dominicaine chargée de la protection des mineurs. L’information a été rapportée ce vendredi 16 mai par le journal Listín Diario.
Selon Conani, le maire aurait enfreint la loi dominicaine 136-03, qui encadre la protection des droits des enfants et adolescents, en violant les protocoles relatifs à la prise en charge des mineurs en situation de mobilité. Ces agissements soulèvent de vives préoccupations.
L’équipe technique de Conani, dépêchée au Centre d’accueil de la Direction Générale des Migrations (DGM) à Dajabón, a évalué la situation des enfants concernés. Six d’entre eux, sans liens familiaux identifiables en République dominicaine, ont été remis aux autorités haïtiennes pour un retour assisté via le pont binational Dajabón-Ouanaminthe. Mais cinq autres enfants auraient quitté les installations de la DGM avant d’être correctement pris en charge, ce qui accentue leur vulnérabilité et laisse craindre des risques accrus d’exploitation ou d’errance.
Ce qui choque davantage, c’est le silence persistant des autorités haïtiennes de transition, qui ne réagissent ni aux expulsions répétées ni aux mauvais traitements infligés à des enfants haïtiens sur le territoire voisin. Tandis que la République dominicaine communique officiellement sur ces incidents, aucune réponse ou position claire ne vient du côté haïtien pour défendre ou protéger ces mineurs.
Cette affaire remet une fois de plus en lumière la responsabilité des autorités haïtiennes dans la défense des droits de leurs concitoyens les plus fragiles, en particulier les enfants, souvent laissés à la merci de l’arbitraire au-delà des frontières nationales.