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Deux poids, deux mesures : Trump, Gaza et l’indignation sélective

Alors que les bombes israéliennes continuent de s’abattre sur Gaza, tuant des milliers de civils et entravant l’acheminement de l’aide humanitaire, Donald Trump garde un silence glaçant. Aucune déclaration, aucune dénonciation. Rien pour souligner les souffrances d’un peuple pris au piège d’un siège dévastateur.

Pourtant, lorsqu’il s’agit de la Russie et de l’Ukraine, l’ancien président — désormais réélu — ne mâche pas ses mots. Ce lundi 26 mai 2025, il a qualifié Vladimir Poutine de « complètement fou », pointant la rigidité des positions russes en matière de négociation. Un contraste qui illustre une indignation à géométrie variable.

Pourquoi la vie des Ukrainiens semble-t-elle plus digne de compassion que celle des Palestiniens ? Pourquoi Trump, si prompt à condamner Poutine, ménage-t-il Benyamin Netanyahou, pourtant accusé de corruption et de violations massives du droit international, y compris le ciblage volontaire d’infrastructures civiles et de populations vulnérables ?

Il ne s’agit pas ici de prendre parti pour un État contre un autre, mais de dénoncer l’hypocrisie flagrante. Le silence de Trump sur ce que de nombreux observateurs qualifient désormais de génocide en dit long sur sa vision du monde : cynique, sélective, insensible à toute douleur qui ne s’aligne pas sur ses intérêts ou ceux de ses alliés.

La députée française Mathilde Panot, du groupe La France insoumise, résume cette indignation morale :

« Les bombardements injustes des sionistes n’épargnent ni femmes ni enfants. »

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 53.800 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne, dont près d’un tiers sont des enfants. Les hôpitaux, les écoles, les abris humanitaires n’ont pas été épargnés.

Face à cette catastrophe, quelques voix internationales s’élèvent. Emmanuel Macron, dans un communiqué conjoint avec le Royaume-Uni et le Canada, a dénoncé le « langage odieux » de membres du gouvernement israélien et les « actions scandaleuses » de son armée. Mathilde Panot, encore, a proposé d’illuminer l’Assemblée nationale en mémoire des 14.770 enfants palestiniens tués.

Et pourtant, Trump persiste dans son mutisme. Alors qu’il avait déclaré qu’il laisserait Netanyahou « finir sa guerre » avant son investiture, sa posture actuelle montre que les alliances géopolitiques priment sur tout principe humanitaire. Ce silence complice mine la crédibilité des discours occidentaux sur les droits de l’homme.

Comme le disait Martin Luther King :

« Celui qui accepte le mal sans protester collabore avec lui. »

Il est temps de dépasser ces doubles standards qui gangrènent la diplomatie mondiale. Si la communauté internationale veut retrouver une légitimité morale, elle doit dénoncer toutes les atrocités, sans exception, avec la même vigueur. Car la souffrance d’un enfant à Gaza vaut autant que celle d’un enfant à Kiev.

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