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À l’approche des épreuves du baccalauréat, la situation sécuritaire à Mirebalais sème l’angoisse parmi les élèves, les parents et les enseignants. Fuyant les violences armées, plusieurs candidats ont dû se réfugier dans d’autres communes, souvent sans accès à leurs cahiers, à leurs enseignants ou à un encadrement adéquat. Une course contre la montre s’engage pour sauver leur année scolaire.

Mirebalais, 16 juin 2025 — Depuis plusieurs semaines, des affrontements intenses opposant des groupes armés, notamment ceux affiliés au réseau Viv Ansanm, ont bouleversé le quotidien des habitants de Mirebalais. Les écoles ferment leurs portes les unes après les autres, les salles de classe sont désertées, et les élèves sont dispersés aux quatre coins du département, parfois jusqu’à Ouanaminthe, au nord du pays.
« Je n’ai plus mes cahiers, mes livres sont restés à la maison. Je dors chez une tante à Lascahobas, mais je ne sais pas encore où je vais passer mes examens », confie Darline, élève en NS4, lors d’un échange téléphonique.
Comme elle, de nombreux jeunes déplacés se retrouvent sans repères : pas d’encadrement régulier, pas d’environnement propice à l’étude, et surtout, une incertitude grandissante sur leur participation aux examens.
Des écoles fermées, des familles démunies
Dans les établissements scolaires, la désorganisation règne. Certains directeurs tentent de maintenir une forme d’enseignement à distance, mais les efforts restent insuffisants.
« Les conditions ne sont pas réunies cette année pour des examens sérieux. On est face à une génération sacrifiée », déplore le directeur d’un lycée public de Mirebalais, sous couvert d’anonymat.
Pour les familles, la situation est d’autant plus douloureuse. Protéger leurs enfants tout en assurant leur avenir académique relève du défi impossible.
« Mon fils est réfugié à Hinche. Il n’a plus d’enseignants, plus de structure. Comment pourrait-il réussir ? », se lamente une mère, les yeux remplis d’inquiétude.
Une détresse psychologique ignorée
Au-delà des enjeux scolaires, la santé mentale des jeunes inquiète. Le psychologue Emmanuel Joseph, spécialiste en accompagnement des enfants en situation de crise, alerte sur les séquelles invisibles.
« Ces adolescents vivent un choc. Déracinés, apeurés, ils perdent confiance en eux. Même s’ils parviennent à passer le bac, leur fragilité psychologique reste un lourd fardeau », souligne-t-il.
Le silence du ministère
Face à cette situation alarmante, le Ministère de l’Éducation nationale tarde à annoncer des mesures concrètes. Ni la réorganisation des centres d’examen, ni un accompagnement psychologique d’urgence ne semblent être à l’ordre du jour.
En attendant, les rues de Mirebalais se vident, les écoles restent closes et les cartables sont posés. Pour ces jeunes déplacés, c’est bien plus qu’un examen qui est en jeu : c’est la continuité d’un rêve, suspendue entre peur et incertitude.
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)
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