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Washington a annoncé la fin du programme de protection temporaire (TPS) pour les ressortissants haïtiens vivant aux États-Unis. Cette décision, qui pourrait plonger des milliers de familles dans l’incertitude, n’a jusqu’ici suscité aucune réaction officielle de la part du gouvernement haïtien.

Port-au-Prince, 1er juillet 2025 –
La Secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a annoncé le 27 juin que le TPS pour les Haïtiens prendra officiellement fin le 2 septembre 2025, bien que son expiration technique soit fixée au 3 août. Cette décision repose sur une évaluation inter-agences menée par le Department of Homeland Security (DHS) et le Département d’État, concluant que les conditions actuelles en Haïti ne justifient plus cette mesure de protection.
Une conclusion contestée par plusieurs organisations internationales. Human Rights Watch (HRW) et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) dressent un tableau sombre de la situation haïtienne : violences généralisées, effondrement des institutions, déplacements massifs et famine dans certaines zones. Pour beaucoup, Haïti est plus instable aujourd’hui qu’en 2010, année du séisme à l’origine de la mise en place du TPS.
Sur le terrain, les faits contredisent les discours officiels. Les principales routes d’accès à la capitale sont contrôlées par des gangs armés, des écoles ferment, des hôpitaux fuient les zones rouges, et les enlèvements se multiplient. Dans ce contexte, la décision américaine est perçue comme une hypocrisie diplomatique, déconnectée de la réalité.
Mais ce qui choque davantage, c’est l’inaction complète du gouvernement haïtien. Depuis l’annonce, aucun membre de l’exécutif — ni le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, ni le ministre des Affaires étrangères Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste — n’a pris la parole. Aucune note officielle, aucune demande de moratoire, aucune stratégie d’accompagnement pour les milliers de compatriotes concernés.
Cette absence de réaction interroge. Haïti consacre pourtant des millions de dollars à des opérations de lobbying aux États-Unis, censées défendre ses intérêts. Où sont ces intermédiaires aujourd’hui ? Qu’ont-ils fait pour prévenir cette décision ? Combien sont-ils rémunérés et quels résultats concrets ont-ils obtenus en retour ?
Face à la politique migratoire musclée de la République dominicaine, l’État haïtien s’était déjà montré passif. Il semble désormais appliquer la même posture face à Washington. Pendant que des milliers de travailleurs, étudiants et familles haïtiennes risquent la déportation, le gouvernement se perd dans des luttes de pouvoir internes et des nominations partisanes au sein de la diplomatie.
Au-delà du drame humain, la fin du TPS pourrait entraîner un effondrement des transferts de fonds envoyés par la diaspora — un pilier de l’économie haïtienne. Les familles rurales, les enfants scolarisés, les petits commerces, tous pourraient être frappés de plein fouet. Selon plusieurs experts, cette décision pourrait accentuer l’instabilité sociale et économique du pays.
Alors que les États-Unis se présentent comme un allié historique d’Haïti, cette décision sonne comme une gifle, infligée à un pays sans voix ni stratégie de défense.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)
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