Une double plainte retentissante secoue le monde judiciaire haïtien ce mardi 1er juillet 2025. Le Bloc des avocats engagés pour la libération des prisonniers politiques et pour la défense des droits humains a officiellement saisi le cabinet d’instruction du Tribunal de première instance de Port-au-Prince de deux plaintes ciblant des figures de premier plan de la scène publique.
Dans une invitation adressée à la presse la veille, le collectif d’avocats annonçait le dépôt de ces plaintes comme une « contribution concrète à la lutte contre la corruption et l’impunité dans les institutions publiques ». L’action a été menée ce mardi 1er juillet à 11 heures, au cabinet d’instruction situé à Fragneau-Ville, Delmas 75.
Betty Lamy visée pour trafic d’organes et enrichissement illicite
La première plainte vise Betty Lamy, accusée de trafic d’influence, enrichissement illicite et trafic d’organes, des faits que le collectif juge « d’une extrême gravité ». Pour Me Caleb Jean-Baptiste, coordinateur national du Bloc, cette démarche judiciaire marque un tournant. « Il est temps que la justice assume pleinement son rôle face aux dérives de certains responsables », a-t-il déclaré.
Le DG de l’ULCC accusé de corruption et de népotisme
La deuxième plainte concerne Jacques Hans L. Joseph, directeur général de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), accusé de corruption, abus de pouvoir, népotisme, favoritisme, entre autres. Me Jean-Baptiste a souligné que cette plainte « ne constitue pas un simple signalement, mais un acte formel pour que la lumière soit faite sur des faits graves », dénonçant une tentative de faire de l’ULCC « un outil de protection pour ses propres dirigeants ».
La presse appelée à jouer son rôle
Le Bloc d’avocats a également insisté sur l’importance de la transparence. « Nous comptons sur la présence des médias pour accompagner ce processus et informer la population », a-t-on lu dans l’invitation transmise aux rédactions nationales.
Avec ces deux plaintes, le collectif entend non seulement interpeller la justice, mais aussi rétablir la confiance entre les citoyens et les institutions, dans un contexte où la corruption gangrène la gouvernance publique en Haïti.
