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États-Unis : victoire budgétaire pour Trump, coup dur pour les plus vulnérables

Donald Trump a remporté jeudi 3 juillet une victoire politique de taille avec l’adoption définitive de sa vaste loi budgétaire par le Congrès américain. Ce texte de 869 pages, surnommé par le président lui-même « One Big Beautiful Bill », représente le cœur de son programme économique pour son second mandat.

Après un premier vote serré au Sénat mardi, la Chambre des représentants a fini par valider la loi au terme d’un processus tendu et d’un vote final repoussé de 24 heures. Initialement prévu mercredi, le scrutin a été retardé par un discours-marathon du démocrate Hakeem Jeffries, qui a tenu la tribune pendant près de neuf heures — un record — dans l’espoir de freiner l’adoption du projet.

Malgré l’opposition de certains conservateurs, inquiets des conséquences budgétaires de cette loi, seuls deux républicains ont voté contre. Avec une majorité fragile de huit sièges, le camp présidentiel ne pouvait se permettre plus de trois défections. C’est grâce à d’intenses négociations menées en coulisses par le président de la Chambre, Mike Johnson, avec le soutien direct de Donald Trump, que le texte est finalement passé.

La Maison Blanche a salué cette adoption d’un ton triomphal sur X : « VICTOIRE ».
Le contenu de la loi reflète les priorités de l’administration Trump : prolongation des importants crédits d’impôt mis en place lors de son premier mandat, suppression de l’impôt sur les pourboires — l’une de ses promesses phares —, mais aussi des milliards de dollars supplémentaires alloués à la défense et à la lutte contre l’immigration.

Cependant, cette loi inquiète une grande partie de la classe politique et de la société civile. Selon des analyses indépendantes, elle favoriserait surtout les foyers les plus riches. En revanche, des millions d’Américains à faibles revenus pourraient perdre l’accès à des aides publiques essentielles comme l’assurance santé ou les programmes alimentaires.

Le Bureau budgétaire du Congrès, organisme indépendant, a évalué que cette loi creuserait la dette publique de plus de 3.400 milliards de dollars d’ici 2034. Face à ces projections, les démocrates ont rejeté en bloc le projet de loi, dénonçant une politique budgétaire dangereuse et profondément inégalitaire.

Donald Trump, lui, avait fixé une date butoir symbolique pour l’adoption de ce texte : le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine. Une manière d’imposer non seulement un calendrier, mais aussi sa marque sur l’avenir économique du pays.

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