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Alors que l’insécurité, la misère et le désespoir continuent de ronger le pays, les observateurs du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Frinel Joseph et Régine Abraham, sont accusés d’inaction et de silence complice. Plusieurs voix issues de la société civile dénoncent leur incapacité à remplir leur rôle, tel que défini par l’accord politique du 3 avril 2024.

Port-au-Prince, 5 juillet 2025 — Le 3 juillet, la commune de Lascahobas (Centre) a été la cible d’une nouvelle offensive de gangs armés, dans la continuité des violences menées depuis Mirebalais. Face à cette expansion de la coalition Viv Ansanm, le Conseil présidentiel reste silencieux. Aucun signal politique fort, aucune mesure d’urgence. L’État, incarné par ce collège à neuf têtes, semble plus absent que jamais.
Dans ce vide institutionnel, Frinel Joseph et Régine Abraham cristallisent les critiques. Observateurs sans droit de vote, mais jouissant des mêmes privilèges que les membres titulaires, ils sont censés jouer un rôle de veille démocratique, d’alerte éthique et de transparence. Pourtant, depuis plus d’un an, ils sont restés en retrait, sans prise de position claire, ni action concrète.
Le 16 juin, Frinel Joseph a tenté de briser le silence dans une lettre adressée au CPT. Il y dénonce les dysfonctionnements internes, l’absence de vision, les promesses non tenues et la paralysie du Conseil. Une sortie tardive, jugée insuffisante par plusieurs acteurs, dont Me Paul Antoine, ancien cadre politique : « Ils sont des figurants qui assistent passivement à la descente aux enfers d’Haïti ».
Les chiffres sont alarmants : plus de 2 000 morts violentes, 1,3 million de déplacés internes (OIM), et une crise humanitaire majeure. Pourtant, les propositions de Joseph — adoption d’un décret référendaire, meilleure communication, retraite stratégique — résonnent davantage comme un aveu d’échec que comme un véritable plan de sauvetage.
Quant à Régine Abraham, sa discrétion est encore plus marquée. Depuis sa nomination, après le retrait controversé de Jean René Jumeau, elle n’a pris aucune position publique, n’a initié aucun projet, ni même répondu aux nombreuses sollicitations. Le 8 mars dernier, lors de la Journée internationale des droits des femmes, elle a été huée par des militantes féministes qui dénoncent son mutisme face aux violences faites aux femmes.
Pour Magarette Bazil, activiste féministe, sa présence est une insulte : « Elle ne dit rien, ne fait rien, ne soutient personne. Elle siège, elle profite, mais elle ne sert à rien ».
Aucune note officielle, aucune dénonciation des abus internes, aucun appel à la responsabilité : leur silence est perçu comme un consentement. Et dans une transition minée par le clientélisme, les tensions internes et la perte de confiance populaire, ce mutisme est lourd de conséquences.
Alors que le pays glisse chaque jour davantage dans le chaos, des voix s’élèvent pour exiger leur démission, estimant qu’ils ne font que légitimer un organe discrédité.
Le Conseil Présidentiel de Transition était censé incarner l’espoir d’un renouveau. Il est devenu, pour beaucoup, le symbole d’une faillite politique. Haïti ne peut plus se permettre de temporiser. Elle attend des actes, du courage, et une nouvelle direction.
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)
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