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Tensions diplomatiques : Trump et Lula s’affrontent autour du procès de Bolsonaro

Rio de Janeiro, 8 juillet 2025 – Le sommet des BRICS, censé marquer une nouvelle ère de coopération entre pays émergents, a été éclipsé par un bras de fer diplomatique entre les présidents américain et brésilien. Donald Trump et Luiz Inácio Lula da Silva se sont frontalement opposés sur le cas de Jair Bolsonaro, poursuivi pour tentative présumée de coup d’État au Brésil.

Le président américain, fidèle soutien de l’ex-dirigeant d’extrême droite, a dénoncé le 7 juillet sur sa plateforme Truth Social ce qu’il qualifie de « chasse aux sorcières contre un homme qui n’a fait que défendre le peuple ». Pour Trump, Bolsonaro est la cible d’un complot politique orchestré par ses adversaires. « Ce n’est ni plus ni moins qu’une attaque contre un opposant politique », a-t-il insisté, affirmant qu’il suivra de « très près » le déroulement du procès.

Dans une comparaison directe avec sa propre situation judiciaire en 2024, Trump a estimé que seul le verdict des électeurs brésiliens devrait primer. Cette intervention, perçue comme une ingérence grossière dans les affaires intérieures d’un pays allié, a tendu l’atmosphère au sein du sommet et provoqué la réaction immédiate de Brasília.

Par communiqué officiel, le président brésilien a rappelé que « personne n’est au-dessus de la loi » et qu’il n’acceptera « aucune ingérence étrangère dans les affaires judiciaires du Brésil ». En conférence de presse à la clôture du sommet, Lula a enfoncé le clou : « Qu’il [Trump] se mêle de ses affaires, pas des nôtres ». Un ton inhabituellement sec pour un sommet multilatéral, qui illustre l’agacement de Lula face aux tentatives d’intimidation politique.

Depuis sa résidence privée, Jair Bolsonaro a remercié Trump pour son appui, saluant au passage son « exemple de foi et de résilience face à l’acharnement judiciaire ». Il a qualifié son procès de « parodie de justice » et de « persécution politique », tout en réaffirmant son ambition de briguer à nouveau la présidence, malgré son inéligibilité jusqu’en 2030.

Son fils, Eduardo Bolsonaro, a lui aussi réagi, affirmant que « d’autres surprises pourraient venir des États-Unis », sans donner davantage de détails. Une déclaration cryptique qui alimente les spéculations sur une éventuelle coordination transatlantique entre forces politiques populistes.

Cet affrontement diplomatique, inédit par sa virulence, met en lumière les lignes de fracture idéologiques et stratégiques entre Washington version Trump et les principales puissances du Sud global. Alors que les BRICS tentaient d’avancer sur des dossiers économiques et sécuritaires, la querelle autour de Bolsonaro pourrait bien laisser des traces durables dans les relations américano-brésiliennes.

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