L’Hôtel Oloffson, joyau architectural et culturel de la capitale Port-au-Prince, a été dévasté dans la nuit du 5 au 6 juillet par un incendie criminel. Ce bâtiment emblématique, construit à la fin du XIXe siècle comme résidence privée de la famille Sam, a traversé les époques en incarnant l’âme de Port-au-Prince. Ancienne résidence présidentielle, devenu hôtel depuis 1935, l’Oloffson a accueilli des personnalités telles que Graham Greene, Mick Jagger et Jacqueline Kennedy-Onassis
Mais ce trésor a été consumé par les flammes, anéanti par des bandits armés qui franchissent désormais une nouvelle étape dans leur entreprise de destruction. Ce crime, qui dépasse la perte matérielle, touche l’âme même d’Haïti, son histoire, sa mémoire, sa fierté.
Face à cet incendie criminel, le gouvernement dirigé par l’homme d’affaires Alix Didier Fils-Aimé, s’est contenté d’un communiqué convenu. Dans un discours vide, il déclare la « tolérance zéro » et appelle au « sursaut national ». Des mots, encore des mots, pendant que la capitale brûle et que les groupes terroristes poursuivent leur règne de terreur.
Que vaut cette indignation quand les structures censées protéger la nation — comme le Conseil présidentiel de transition (CPT) — restent inefficaces, quand des fonctionnaires grassement payés tournent le dos à leur devoir ? Ce communiqué n’est qu’un écran de fumée destiné à masquer des mois d’inaction et d’incapacité.
L’incendie de l’Oloffson est le reflet d’une gouvernance défaillante. C’est la faillite d’un État qui ne sait plus défendre ses citoyens, encore moins des patrimoines. Cette destruction volontaire, et la passivité gouvernementale qui l’accompagne, sont une insulte à tous les Haïtiens fiers de leur histoire.
Aujourd’hui, il ne s’agit plus de simples condamnations verbales. Il est urgent que l’État haïtien cesse ses simulacres et agisse concrètement. Il faut cesser les blablas, messieurs les dirigeants.
