Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé, lundi 14 juillet, de prolonger jusqu’au 31 janvier 2026 le mandat du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), a appris TripFoumi Enfo. La résolution a été adoptée à l’unanimité par les 15 membres du Conseil.
Par ce vote, l’organisation internationale réaffirme son soutien à une solution « globale, dirigée et détenue par les Haïtiens » pour faire face à la crise multidimensionnelle qui secoue le pays.
Le représentant d’Haïti auprès des Nations Unies, Ericq Pierre, s’est félicité de cette décision. Selon lui, l’élargissement du mandat permettra de renforcer le dialogue politique, la bonne gouvernance, la justice, la sécurité et les droits humains.
À noter que cette prolongation se distingue par sa durée : elle ne court que jusqu’en janvier 2026, soit six mois et demi, alors que les mandats précédents étaient renouvelés pour un an. Ce choix, qualifié de technique, vise à permettre au Conseil de sécurité de rester flexible face à l’évolution de la situation, notamment en lien avec le déploiement de la mission de sécurité multinationale.
Mais sur le terrain, la situation continue de se dégrader. Un rapport conjoint du BINUH et du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme tire la sonnette d’alarme : des signes inquiétants de « gouvernance criminelle » émergent dans certaines régions, où les gangs se substituent progressivement aux autorités officielles.
La faiblesse des institutions, notamment l’absence prolongée de la Police nationale et du Ministère de la Sécurité publique, a laissé le champ libre à ces groupes armés, qui imposent leur loi dans plusieurs départements.
Entre octobre 2024 et juin 2025, au moins 4 864 personnes ont été tuées par la violence des gangs, selon les chiffres des Nations unies. Des centaines d’autres ont été blessées, enlevées, violées ou victimes de trafic.