Face aux expulsions massives d’Haïtiens orchestrées par le gouvernement dominicain, Amnesty International a vivement réagi le vendredi 12 juillet 2025. Dans un communiqué sans détour, l’organisation de défense des droits humains a déclaré que « se soustraire à la critique n’arrête pas les violations des droits de l’homme ». Elle appelle ainsi à l’arrêt immédiat des mesures qu’elle qualifie de « racistes et discriminatoires ». Pour Amnesty, la politique migratoire actuelle menée par la République dominicaine viole de manière flagrante les principes fondamentaux du droit international.
Cette prise de position d’Amnesty survient après les déclarations du président dominicain Luis Abinader, qui a rejeté en bloc les accusations portées contre son administration. Interrogé par des journalistes au cours de la semaine, M. Abinader a qualifié les critiques d’« attaques injustifiées contre la souveraineté dominicaine ». Il a notamment souligné que « ceux qui nous blâment n’ont aucune autorité morale, car ils sont restés indifférents face à une crise qui menace toute la région », en référence à la situation alarmante en Haïti.
Cependant, selon Amnesty International, cette posture défensive ne saurait dissimuler la gravité des faits. L’organisation insiste sur le caractère systémique des violations observées : les expulsions sont souvent réalisées sans garanties légales suffisantes, voire sur la base de l’apparence physique ou de l’origine supposée des personnes. Ces pratiques, juge-t-elle, relèvent d’un profilage racial inacceptable.
À titre d’exemple, la Direction générale des migrations dominicaine (DGM) rapporte que 184.001 Haïtiens en situation irrégulière ont été expulsés entre janvier et juin 2025, dont plus de 30.000 rien qu’au mois de juin. Ce chiffre alarmant reflète une tension croissante dans les relations haïtiano-dominicaines, alors que la crise humanitaire et politique en Haïti pousse de nombreux citoyens à chercher refuge ailleurs, souvent dans des conditions précaires et hostiles.