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Dans un contexte de crise institutionnelle marquée par une corruption endémique, l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a lancé la première édition de son École d’été anti-corruption. Cette initiative vise à former une nouvelle génération de citoyens engagés, conscients des enjeux de transparence et porteurs d’une éthique publique renouvelée.

Port-au-Prince, 14 juillet 2025 —Placée sous le thème « Exiger la redevabilité par la dénonciation des actes de corruption », cette école d’été s’est ouverte le vendredi 11 juillet avec la participation de 50 étudiants sélectionnés parmi plus de 200 candidats issus d’universités publiques et privées du pays. Pendant une semaine, ces jeunes suivront des ateliers animés par des experts haïtiens et internationaux autour de la gouvernance, de la citoyenneté, des mécanismes de dénonciation et du cadre légal haïtien en matière de lutte contre la corruption.
L’initiative de l’ULCC intervient dans un climat politique lourd. Des accusations de favoritisme visant trois membres du Conseil présidentiel de transition (CPT), ainsi que plusieurs signalements concernant des ministères et bureaux autonomes, ont récemment été rendus publics dans un rapport de l’institution. Malgré l’ampleur des scandales, les sanctions se font rares.
Les conséquences, elles, sont bien visibles : insécurité alimentaire, effondrement des services publics, détérioration des conditions de vie, exode massif des jeunes diplômés… Le lien entre l’impunité des élites et la précarité généralisée n’est plus à démontrer.
Lors de son allocution d’ouverture, le directeur général de l’ULCC, Hans Ludwig Joseph, a salué cette démarche comme un acte fondateur :
« Je crois en la multiplication de ces activités scientifiques au profit des jeunes, dans l’objectif de construire un fonctionnaire vertueux, respectueux des biens publics. »
L’École d’été est appuyée par plusieurs institutions partenaires, dont la Cour supérieure des comptes (CSCCA), l’UCREF, la CNMP, ainsi que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
Selon le dernier Indice de Perception de la Corruption (IPC) publié par Transparency International, Haïti se classe 171e sur 180 pays, avec un score alarmant de 17/100. Ce chiffre place le pays parmi les plus corrompus de la planète, aux côtés de nations en conflit ouvert ou à gouvernance défaillante.
Les séquelles du scandale PetroCaribe, combinées à l’opacité des finances publiques, ont profondément érodé la confiance des citoyens dans les institutions.
À travers cette école d’été, l’ULCC entend bâtir un réseau de jeunes ambassadeurs de l’intégrité, porteurs de la culture de redevabilité. L’institution envisage déjà d’étendre ce programme à d’autres groupes sociaux dans les mois à venir.
Par l’éducation et la sensibilisation, l’ULCC veut rompre avec la logique de prédation et replacer l’éthique au cœur de la fonction publique haïtienne.
Wideberlin Sénexant
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