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Alors que le Conseil présidentiel de transition (CPT) a adressé un message officiel de félicitations à la France à l’occasion de sa fête nationale du 14 juillet, cette démarche suscite de vives interrogations chez de nombreux citoyens haïtiens. En effet, cette marque de courtoisie diplomatique contraste avec l’indifférence croissante des autorités envers les célébrations nationales haïtiennes.
Port-au-Prince, 14 juillet 2025 —Dans un communiqué diffusé ce dimanche, le CPT a salué « le courage d’un peuple en quête de liberté », faisant référence à la prise de la Bastille de 1789, événement fondateur de la République française. Le document souligne également l’importance des relations entre Haïti et la France, tout en réaffirmant les liens historiques entre les deux pays.
Mais cet hommage, bien que symbolique, met en lumière un paradoxe dérangeant. En Haïti, les grandes dates de l’histoire nationale — comme le 1er janvier (Indépendance), le 18 mai (Drapeau), le 17 octobre (assassinat de Dessalines) ou encore le 18 novembre (bataille de Vertières) — ne peuvent plus être célébrées en toute sécurité, notamment dans les lieux hautement symboliques de la capitale : Champ de Mars, MUPANAH ou encore la Citadelle.
« Comment peut-on honorer la mémoire révolutionnaire d’un autre peuple, alors que celle de nos ancêtres se commémore dans l’ombre, sous silence ou loin des lieux historiques ? », s’interroge Ketnel Joseph, professeur d’histoire, joint par Vant Bèf Info.
Pour beaucoup, cette posture témoigne d’une dissonance entre la politique extérieure du pays et le traitement réservé à son propre patrimoine mémoriel. Dans une capitale toujours sous la menace des groupes armés, les commémorations se tiennent désormais en périphérie ou à huis clos.
Entre diplomatie symbolique et incapacité à garantir un espace public sécurisé pour ses propres fêtes nationales, Haïti semble prisonnière d’un paradoxe douloureux : celui d’un pays qui continue de vanter des idéaux de liberté qu’il peine à faire vivre chez lui.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)
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