Un affrontement sanglant a bouleversé la localité de Kapenyen, dans la commune de l’Estère (Artibonite), dans la nuit du 18 au 19 juillet 2025. Meyè, chef du groupe terroriste « Kokorat san ras », a été tué lors d’une offensive lancée par les forces d’autodéfense épaulées par des policiers de différentes unités spécialisées. L’opération, menée à la suite d’une attaque du groupe terroriste visant à renforcer son emprise sur la zone, s’est soldée par la mort du chef terroriste et d’au moins une dizaine de ses hommes. Ces derniers auraient tenté de récupérer son cadavre, avant de l’enterrer discrètement.
L’action conjointe des brigadiers et des agents de police a permis la saisie d’un important stock de munitions destiné aux bandits. Cependant, cette riposte n’a pas été sans conséquences tragiques pour la population civile. Pris au piège dans les échanges de tirs nourris, sept habitants ont perdu la vie : Hougan Bellard, Edrice, Sourit, Jouvens, Titoutou, Anel et Tony Tidedîn. Un bilan douloureux pour une communauté déjà meurtrie par les exactions à répétition.
Dans une ambiance mêlant soulagement et chagrin, des voix locales saluent la fin de règne de Meyè, qualifiée de « tyrannie sanglante ». Mais beaucoup redoutent désormais une guerre de succession au sein du groupe criminel, d’autant plus qu’un frère du défunt aurait déjà repris les rênes du groupe « Kokorat san ras ». Les résidents de Kapenyen, eux, vivent dans la peur d’une riposte violente et de nouveaux débordements.
Ce nouvel épisode dramatique illustre la faillite de l’État haïtien à garantir la sécurité de ses citoyens dans l’Artibonite, et d’autres zones importantes du pays, dont la capitale m, Port-au-Prince. Dirait-on si l’État a oublié ce pourquoi il a été créé. Face à l’absence d’autorité, les populations continuent à s’organiser pour leur propre survie, souvent au prix de lourdes pertes humaines. Une victoire tactique peut-elle réellement enrayer la spirale de violence ? Rien n’est moins sûr, tant que les racines du chaos resteront intactes.