Face à la crise humanitaire que traverse le pays, le gouvernement haïtien opte pour une réponse stratégique de long terme. Lors de la 18ᵉ édition des « Mardis de la Nation », le 22 juillet 2025, la ministre de la Planification et de la Coopération externe (MPCE), Ketleen Florestal, également ministre a.i. des Affaires sociales et du Travail, a dévoilé les grandes lignes d’un ambitieux plan de relocalisation et d’intégration des personnes déplacées internes.
Reconnaissant la gravité de la situation, la ministre a rappelé que l’action gouvernementale s’articule autour de deux axes principaux : des interventions immédiates pour faire face à l’urgence sociale, et des mesures structurelles destinées à bâtir un avenir plus stable et inclusif.
Formation, emploi et entrepreneuriat pour les déplacés
Au cœur de cette stratégie : un programme de régénération du capital humain, piloté par le MPCE en collaboration avec le Centre technique de planification et d’économie appliquée (CTPEA). Ce programme vise à offrir des formations, notamment dans le numérique, et à encourager la création d’emplois et de microentreprises.
« Les bénéficiaires prioritaires seront les déplacés vivant en dehors de la capitale, particulièrement dans le grand Nord, les zones frontalières et le Sud », a précisé la ministre. Le démarrage de ce projet est prévu avant la fin de l’exercice fiscal en cours.
Vers un aménagement du territoire plus équitable
Au-delà de la réponse sociale, le gouvernement entend également revoir en profondeur sa politique d’aménagement du territoire. Des études seront lancées pour la création de nouvelles villes répondant à des normes modernes, et les futurs investissements seront concentrés autour de pôles de développement intégrés. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du prochain budget national, qui reflétera cette vision territoriale renouvelée.
De surcroît, Mme Florestal a souligné l’importance d’une meilleure coordination avec les ONG et les bailleurs internationaux. Le MPCE entend poursuivre ses efforts pour garantir que les projets financés par la coopération internationale soient alignés avec les priorités nationales. Un appel a été lancé pour renforcer la discipline et la transparence dans l’exécution de ces programmes.