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Quatre ans après l’assassinat du président Jovenel Moïse, les déclarations explosives de Joseph Félix Badio, l’un des principaux suspects, viennent relancer les interrogations autour de ce crime non élucidé. Devant la cour d’appel, le 8 juillet 2025, lors d’un face-à-face avec l’ancien secrétaire général du Conseil des ministres, Renald Lubérisse, Badio a affirmé que « le président était au courant » du complot visant à l’éliminer.

Port-au-Prince, le 25 juillet 2025 —
Ex-cadre du ministère de la Justice et ancien agent de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), Joseph Félix Badio est présenté comme l’un des cerveaux présumés de l’assassinat du chef de l’État, le 7 juillet 2021, à sa résidence privée à Pèlerin 5. Mais ses dernières déclarations sèment le trouble dans un dossier déjà complexe.
« J’ai informé le président d’un complot visant à l’assassiner. C’est à lui de savoir pourquoi il est resté chez lui ce jour-là », a-t-il déclaré devant les juges. Il a ajouté : « Il y avait des groupes d’intérêts au Palais national qui voulaient profiter de cet acte. Moi, j’ai donné suffisamment d’informations au président. S’il reste chez lui et se laisse assassiner, je n’en suis pas responsable. »
Des propos qui interrogent : le président Moïse aurait-il été informé du danger imminent sans réagir ? Était-il piégé par son entourage ? Ou ces révélations sont-elles destinées à brouiller les pistes à l’heure où l’enquête judiciaire semble s’enliser ?
Un appel prémonitoire
Le jour de la commémoration du quatrième anniversaire de l’assassinat, l’ancien sénateur Jacques Sauveur Jean, alias « Djakito », a lui aussi jeté une ombre sur l’affaire. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, il affirme que le président l’a appelé quelques heures avant sa mort.
« Il m’a dit : « Jacques, ils vont me tuer. » Il m’a demandé de rentrer à Port-au-Prince, ce que j’ai refusé », a raconté l’ex-parlementaire. Un appel glaçant qui laisse entendre que Jovenel Moïse redoutait ce qui allait survenir, sans toutefois parvenir à y échapper.
Une vérité encore floue
Si plusieurs suspects ont été extradés vers les États-Unis et inculpés, notamment pour conspiration et financement du meurtre, les commanditaires locaux, les complicités internes et les motivations politiques restent dans l’ombre. Les propos de Badio ravivent les tensions entre recherche de vérité, jeux d’influence et impunité persistante.
Pour certains, ses aveux relèvent de la stratégie judiciaire ; pour d’autres, ils pourraient marquer un tournant dans l’enquête, à condition que la justice haïtienne s’en empare avec indépendance et rigueur.
Une opinion publique en attente de justice
Dans un pays miné par la crise, les scandales et la méfiance envers les institutions, ces nouvelles révélations trouvent un écho profond dans la société. Entre scepticisme et espoir, une question reste sur toutes les lèvres : la lumière sera-t-elle un jour faite sur cet assassinat qui a bouleversé Haïti ?
Alors que les zones d’ombre s’accumulent, la nécessité d’une enquête impartiale, approfondie et publique devient plus urgente que jamais.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)
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