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Radio Nationale : une restructuration invisible, des difficultés persistantes

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Malgré l’annonce d’une restructuration en grande pompe, la Radio Nationale d’Haïti (RNH) peine à sortir de l’ornière. Loin d’un redémarrage attendu, l’institution publique continue de fonctionner dans des conditions précaires, sans vision claire ni moyens adéquats, au mépris de sa mission de service public.

Port-au-Prince, 26 juillet 2025 —
Un an après la création d’une commission de restructuration, censée revitaliser la Radio Nationale, les problèmes persistent. Pannes récurrentes, manque d’équipements, absence de logistique : la station emblématique donne l’image d’un navire abandonné en pleine mer.

« Il n’y a pas de véhicules pour assurer la couverture des événements. Certains journalistes doivent se débrouiller par leurs propres moyens pour se rendre sur le terrain », témoigne un employé sous couvert d’anonymat. Même constat dans les salles de rédaction : les reportages sont enregistrés à l’aide de téléphones portables, faute de matériel professionnel.

Une commission fantôme ?

La commission de restructuration, pourtant présentée comme le moteur d’un renouveau institutionnel, reste muette. Aucun rapport d’étape, aucun plan d’action, aucun engagement public. Pour nombre d’observateurs, la restructuration annoncée n’existe que sur le papier.

Dans les couloirs de la RNH, le désenchantement est palpable. Le personnel, démotivé, déplore l’absence de leadership et l’indifférence des autorités. « On ne sait même pas qui dirige quoi. Il n’y a pas de cap, pas de directives. On navigue à vue », déplore un cadre technique.

Un rôle stratégique abandonné

Créée pour être la voix officielle de l’État haïtien, la Radio Nationale est aujourd’hui quasi-invisible sur la bande FM. Sa programmation, jadis riche et structurée, est devenue sporadique. Dans un contexte marqué par les crises politiques et sociales, cette absence est perçue comme un vide dangereux.

Le déclin de la RNH pose une question plus large : que reste-t-il du service public dans un pays où les institutions peinent à jouer leur rôle ? Sans refondation sérieuse, la Radio Nationale risque de sombrer définitivement dans l’oubli.

Mauryle Azaine

Vant Bèf Info (VBI)

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