Le Royaume-Uni se dit prêt à reconnaître l’État de Palestine dès septembre, suivant ainsi la position de la France annoncée quelques jours plus tôt. C’est le Premier ministre britannique Keir Starmer qui a officialisé cette intention à l’issue d’une réunion d’urgence de son cabinet. Cette décision stratégique pourrait être formalisée lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, à condition qu’Israël ne prenne pas des mesures concrètes pour mettre fin à la crise humanitaire à Gaza.
Keir Starmer a lié la reconnaissance à plusieurs conditions majeures : un cessez-le-feu immédiat, l’accès humanitaire sans entrave dans la bande de Gaza et un engagement réel pour une paix durable basée sur la solution à deux États. Il exige également d’Israël qu’il renonce à toute annexion en Cisjordanie, tout en appelant le Hamas à libérer les otages restants et à se démilitariser totalement. Ces exigences témoignent de la volonté du Royaume-Uni de se positionner comme un acteur diplomatique influent dans la résolution du conflit israélo-palestinien.
La réponse israélienne ne s’est pas fait attendre. Le ministère des Affaires étrangères a rejeté catégoriquement cette déclaration, la qualifiant de « récompense pour le Hamas ». Tel-Aviv considère ce changement d’attitude du gouvernement britannique comme une entorse au soutien traditionnel envers Israël, notamment au sein des pays du G7. Pendant ce temps, les États-Unis, par la voix de Donald Trump, ont adopté une posture d’observation, le président se refusant à commenter l’initiative de Londres.
Ce virage diplomatique du Royaume-Uni, combiné à celui de la France, marque une dynamique nouvelle dans les rapports de force au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. La pression croissante des opinions publiques européennes et les crises humanitaires répétées à Gaza semblent pousser les grandes puissances à reconsidérer leur position historique. Si cette reconnaissance se concrétise en septembre, elle pourrait relancer, malgré les obstacles, la perspective d’un processus de paix longtemps enlisé.