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Après un long silence, la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti (MSS) sort enfin de son mutisme. Dans une note de presse diffusée ce lundi, elle affirme être active sur le terrain aux côtés de la Police nationale d’Haïti (PNH), dans le but de rétablir l’ordre dans le pays.
Port-au-Prince, 5 août 2025 –
Selon le communiqué, des patrouilles conjointes sont menées 24 heures sur 24 dans plusieurs zones clés, notamment à Port-au-Prince, Petite Rivière, Liancourt et Pont Sondé. La MSS affirme que sa présence a permis, entre autres, le bon déroulement des examens du Nouveau Secondaire IV (NS4), sans interruption majeure.
Certaines infrastructures stratégiques telles que l’aéroport international, le port maritime et plusieurs routes principales bénéficieraient d’un renforcement des dispositifs de sécurité. La mission se félicite également de la réouverture de plusieurs axes longtemps bloqués dans la capitale, dont Delmas, Kenscoff, Furcy, Thomassin et Téléco, souvent paralysés par des groupes armés.
Pourtant, au-delà des annonces officielles, la réalité sur le terrain reste alarmante. Entre avril et juin 2025, plus de 1 500 personnes ont été tuées, selon les chiffres des Nations Unies. À Port-au-Prince, la peur s’est enracinée. La capitale est désormais sous le joug des gangs, qui en contrôlent près de 90 %. La ville est asphyxiée, encerclée, et coupée de nombreuses routes nationales.
Dans des localités comme Kenscoff, Liancourt, Mirebalais, La Chapelle ou encore Saut-d’Eau, la situation continue de se détériorer. Les actes de violence se multiplient : assassinats, viols, incendies de maisons. Tandis que certaines zones sombrent, d’autres sont à leur tour menacées.
La MSS assure avoir repoussé plusieurs attaques armées notamment à Téléco, Pont Sondé et dans certains secteurs de Port-au-Prince , mais la perception dominante au sein de la population reste celle d’une présence trop timide, voire inefficace, au regard de l’ampleur de la crise.
L’installation de bases avancées (FOB) et l’intensification des patrouilles sont saluées par la mission comme des progrès tangibles. Mais sur le terrain, de nombreux Haïtiens attendent encore des résultats concrets et visibles.
La MSS, tout en remerciant les autorités et la population pour leur collaboration, réaffirme son engagement à soutenir Haïti dans sa quête de stabilité. Une stabilité qui, pour l’instant, demeure un horizon lointain pour des millions de citoyens abandonnés à eux-mêmes.
Dans ce climat de chaos, la mission dirigée par le Kenya tente de hausser le ton. Mais alors qu’elle sort du silence, Haïti continue de crier. Le discours de présence peine à masquer la réalité d’une crise qui s’enlise. Tandis que la mission « monte le son », les balles, elles, ne cessent de pleuvoir. La parole arrive tard, la violence persiste. Et dans ce vacarme, la MSS cherche encore sa véritable voix.
Non sans ironie, la MSS avait elle-même envisagé de plier bagages, citant l’insuffisance de moyens… dans une mission censée ramener l’ordre dans un pays à feu et à sang.
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