Erik Prince, proche allié de Donald Trump et patron d’une société de sécurité privée, prévoit de maintenir ses forces en Haïti pendant dix ans pour combattre les gangs et participer à la collecte des impôts. C’est ce qu’a rapporté ce jeudi 14 août un article de Reuters consulté par TripFoumi Enfo.
Selon l’agence, l’ex-Navy Seal dirige aujourd’hui Vectus Global, entreprise qui a signé un accord de dix ans avec le gouvernement haïtien. L’objectif : reprendre le contrôle des routes et zones occupées par les groupes armés, puis mettre en place un système de taxation des marchandises importées à la frontière avec la République dominicaine.
Prince estime qu’environ un an suffirait pour rouvrir les grands axes routiers. « Pouvoir voyager de Port-au-Prince à Cap-Haïtien dans un véhicule léger sans être arrêté par les gangs » serait pour lui un signe de réussite.
Pour l’instant, le montant payé par l’État haïtien à Vectus Global reste inconnu, tout comme les revenus que la société espère tirer de la collecte des impôts.
L’entreprise opère déjà en Haïti depuis mars, avec des drones coordonnés par un groupe de travail dirigé par le Premier ministre. Mais Reuters révèle que l’engagement à long terme et la mission fiscale n’avaient pas été rendus publics jusqu’ici.
Toujours selon une source proche du dossier, Vectus va intensifier ses opérations dans les semaines à venir. Des centaines de combattants venus des États-Unis, d’Europe et du Salvador – tireurs d’élite, experts en renseignement et en communications – devraient être déployés, avec l’appui d’hélicoptères et de bateaux.
Fondateur de Blackwater en 1997, Erik Prince avait vendu la société en 2010 après un scandale lié au meurtre illégal de 14 civils irakiens par ses employés à Bagdad. Ces derniers avaient été graciés par Donald Trump lors de son premier mandat.