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Haïti – Mario Andrésol, un secrétaire d’État à la Sécurité sans pouvoir dans un État défaillant

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Nommé en janvier dernier, l’ancien directeur de la PNH semble réduit à une figure symbolique, alors que l’insécurité plonge Haïti dans le chaos.

Port-au-Prince, 18 août 2025 –

Alors que les gangs armés dictent leur loi, que les enlèvements se banalisent et que l’État perd pied, une question s’impose : quel est le véritable rôle de Mario Andrésol, secrétaire d’État à la Sécurité publique ?

Un silence qui interroge

Depuis sa nomination le 14 janvier 2025, l’ancien chef respecté de la Police nationale d’Haïti (PNH) n’a proposé ni stratégie publique, ni action visible contre la spirale de violence. Aucune feuille de route, aucune prise de parole, aucun plan de riposte face à une insécurité devenue incontrôlable. Une attitude jugée incompréhensible, au regard du contexte d’urgence et de la stature de l’homme.

Lors de son installation, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, accompagné de Leslie Voltaire du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), avait pourtant été clair : Andrésol devait être l’architecte de la restauration de la sécurité nationale, étape clé vers le référendum constitutionnel et les élections. Sept mois plus tard, le bilan est vide.

Un poste vidé de sa substance ?

Pour beaucoup, le constat est sans appel : le poste de secrétaire d’État à la Sécurité n’est qu’un habillage politique. Sans budget réel, sans pouvoir opérationnel sur la PNH, ni autorité sur les forces armées, Mario Andrésol semble réduit à un rôle d’apparat.

« Sa nomination nous avait redonné espoir. C’était un homme de terrain, respecté », confie Huguens Sirismond, habitant de Delmas 33. « Mais 2025 n’est plus 2005. Aujourd’hui, la situation est hors de contrôle. »

Sur le terrain, les policiers sont à bout : épuisement des effectifs, équipements déficients, véhicules blindés détruits , plus d’une quinzaine depuis janvier , et agents tués sans renforts disponibles. Le massacre de Liancourt, où quatre policiers ont été exécutés par le gang Gran Grif, en est une illustration glaçante. De la part d’Andrésol : aucun mot, aucune réaction.

Une crise nationale, une absence criante

L’ONU rapporte plus de 3 000 morts depuis le début de l’année. Près de 1,3 million de déplacés internes, dont 50 % sont des enfants. Plus de 1 600 écoles fermées. Et dans ce contexte, le responsable en charge de la sécurité nationale garde le silence.

Autour même de son bureau sur l’Avenue Christophe, ancien épicentre de l’administration haïtienne, les gangs font désormais la loi. Un symbole frappant de l’effondrement de l’autorité publique.

Le contraste avec le passé

Certains comparent la situation actuelle au bref passage d’Himmler Rébu à ce même poste en 2016, sous le gouvernement de transition Privert/Jean-Charles. Malgré la brièveté de son mandat, Rébu avait imposé une vision claire et assumée de l’ordre public. Une posture que bien des citoyens regrettent aujourd’hui.

À l’inverse, Mario Andrésol semble enlisé, sans discours porteur ni action notable face à une crise qui menace les fondements même de l’État.

Échec personnel ou blocage institutionnel ?

Le mystère demeure : Andrésol est-il paralysé par un système dysfonctionnel ? A-t-il choisi de rester en retrait ? Ou bien est-il, comme l’ensemble de l’appareil sécuritaire, submergé par l’ampleur de la tâche ?

À titre de rappel

Le Secrétaire d’État à la Sécurité Publique en Haïti joue un rôle clé dans la coordination et la supervision des forces de sécurité, notamment la Police Nationale d’Haïti (PNH). Il participe à la définition des politiques de sécurité publique et veille à leur mise en œuvre. 

Plus précisément, ses fonctions incluent :

Coordination des actions de sécurité:

Le Secrétaire d’État travaille en étroite collaboration avec le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) et la PNH pour assurer une réponse efficace aux problèmes de sécurité. 

Quoi qu’il en soit, l’heure n’est plus aux silences. Dans un pays qui vacille, les citoyens attendent de leurs dirigeants de la clarté, du courage et des résultats. Le poste qu’occupe Mario Andrésol mérite d’être à la hauteur des défis. Pour l’instant, il reste une énigme inquiétante.

Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)

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