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Dans une nouvelle initiative médiatique diffusée ce lundi sur ses réseaux sociaux, l’ambassade des États-Unis en Haïti a renouvelé son engagement à traquer les chefs de gangs responsables de l’insécurité qui gangrène le pays. À travers une courte vidéo, les autorités américaines affirment que « les États-Unis continuent d’agir », tout en présentant des images d’agents installant des affiches de personnes recherchées dans plusieurs quartiers de la capitale. Mais derrière cette démonstration de force, des interrogations demeurent : s’agit-il d’un véritable plan d’action ou d’un simple affichage politique ?
Port-au-Prince, 18 août 2025 –
Les affiches dévoilées montrent les visages de figures notoires du crime organisé en Haïti. Elles s’inscrivent dans le cadre du programme américain « Rewards for Justice », qui promet des récompenses à quiconque fournirait des informations menant à l’arrestation de criminels recherchés. Un numéro confidentiel est mis à disposition, permettant à la population de transmettre des renseignements de manière anonyme.
Parmi les individus ciblés figurent des noms tristement célèbres : Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », Wilson Joseph, alias « Lanmò 100 jou », et Vitelhomme Innocent, chef du gang « Kraze Baryè », connu pour opérer à proximité de l’ambassade américaine à Tabarre.
Un message répété, mais peu de résultats visibles
Ce n’est pas la première fois que les autorités américaines affichent publiquement leur volonté de soutenir la lutte contre les gangs en Haïti. Depuis plusieurs années, les déclarations de soutien et les campagnes de sensibilisation se multiplient, mais sans résultats tangibles sur le terrain.
Les principaux chefs de gangs continuent d’opérer en toute impunité, et certaines zones de Port-au-Prince échappent totalement au contrôle de l’État. Pour de nombreux observateurs, ces campagnes apparaissent davantage comme des gestes symboliques que comme des actions stratégiques capables d’inverser la tendance.
Une implication jugée insuffisante par la population
Malgré la médiatisation de cette nouvelle opération, les attentes restent élevées quant à une implication plus directe et cohérente des États-Unis dans la résolution de la crise haïtienne. Beaucoup pointent du doigt l’absence d’un soutien clair et renforcé aux institutions locales, affaiblies et souvent dépassées par l’ampleur du phénomène.
La diffusion de cette vidéo de dix secondes, bien que percutante, ne suffit pas à convaincre une population en quête de sécurité et de justice. Pour certains Haïtiens, cette campagne n’est qu’un écran de fumée, un outil de communication sans portée réelle sur le quotidien.
Une question en suspens : action ou communication ?
Alors que l’ambassade américaine multiplie les messages rassurants, le doute persiste dans l’opinion publique. Les promesses de justice seront-elles suivies d’effets concrets, ou resteront-elles lettre morte dans un pays où la violence armée règne en maître ?
La réponse reste à venir, mais pour l’heure, la méfiance domine les esprits.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)
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