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Par Wandy CHARLES
La nomination d’André Jonas Vladimir Paraison à la tête de la Police Nationale d’Haïti n’a rien d’un simple changement administratif. Elle est, pour une population à bout de souffle, l’ultime lueur d’un espoir vacillant. Chaque jour, chaque heure, chaque minute, le pays s’enfonce dans le chaos, et l’urgence du temps devient la mesure même de la confiance fragile que les citoyens accordent à leurs dirigeants.
Le Conseil présidentiel de transition l’a martelé : « la peur doit changer de camp ». Mais en attendant que les bandits se sentent menacés, ce sont les familles haïtiennes qui continuent de vivre terrées, les enfants privés de loisirs, les malades bloqués loin des hôpitaux, les travailleurs empêchés de gagner leur pain. Dans les quartiers asphyxiés par les gangs, le temps n’est pas une donnée abstraite : il se traduit par des vies brisées, des migrations forcées, des rêves fauchés avant d’éclore.
Le nouveau Directeur général de la PNH hérite d’une mission écrasante : reprendre le contrôle d’une capitale livrée aux groupes armés, restaurer l’autorité de l’État sur des territoires perdus, et surtout rendre au peuple ce bien commun qu’il attend depuis trop longtemps : la sécurité. Mais l’urgence ne tolère ni hésitations, ni demi-mesures. Chaque délai, chaque atermoiement, se paie du prix du sang.
La population n’attend pas des discours martiaux ni des cérémonies solennelles, mais des gestes et actions tangibles : la réouverture des écoles dans la sérénité, la circulation libre sur les routes nationales, la possibilité de marcher sans craindre l’enlèvement ou la balle perdue. Elle réclame, dans sa détresse, que l’État reprenne son rôle protecteur.
Le temps presse, et l’histoire est implacable : elle ne retient que ceux qui ont su agir quand tout semblait perdu. Vladimir Paraison n’a pas le droit à l’erreur. Ni pour lui, ni pour ses hommes, ni pour les millions d’Haïtiens qui, chaque matin, s’éveillent dans la peur. L’urgence est là, totale. L’attente de la population, immense. Il faut désormais que les actes suivent les promesses, et que la reconquête du territoire cesse d’être une incantation pour devenir une réalité vécue.
Car un pays peut supporter la pauvreté, l’exil ou la catastrophe naturelle. Mais il ne survit pas à la perte de confiance. Et aujourd’hui, c’est bien cette confiance-là qui s’érode, minute après minute, sous le joug des armes. Monsieur le commandant en chef faites vos preuves ! Le pays vous attend.
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