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Par Gandhi LeMetronomme Dorsonne
Dans le HMI, l’histoire est connue : beaucoup d’artistes finissent par troquer la musique pour le “buzz”, comme si l’éphémère d’un clash pouvait remplacer l’éternité d’un album. Aujourd’hui, c’est Anie qui entre dans l’arène de ce vieux paradoxe : bâtir avec sueur et talent un empire artistique… pour ensuite risquer de le dynamiter à coups de déclarations intempestives.
Anie Alerte, c’est d’abord une voix, un charisme, une femme de scène qu’on ne peut ignorer. Son courage à s’imposer dans un milieu masculin, sa ténacité à porter haut ses couleurs, et son talent à livrer des tubes qui voyagent bien au-delà des frontières méritent un profond respect. Sa carrière est jalonnée de tournées solides, d’un album qui lui a valu reconnaissance, et d’un public fidèle qui la suit bec et ongles. Bref, Anie a déjà prouvé qu’elle pouvait être bien plus qu’une simple étoile filante du HMI.
Car il faut le dire : Anie est en train de faire avec Zile ce que d’autres avant elle ont fait avec leur propre héritage artistique, transformer un projet musical en champ de bataille d’ego, en terrain de clashs et de “live” Facebook sans fin. Zile devait être une île musicale, un refuge artistique. Mais voilà qu’Anie elle-même brandit la torche et y met le feu.
Le nœud gordien : les buzz contre la musique. Si les performances existent, ce sont souvent ses attaques gratuites, ses passes d’armes sur la toile, qui font plus de bruit que ses chansons elles-mêmes. Jusqu’à présent, aucun titre de son nouvel album ne s’est véritablement détaché du lot. À croire que les salles combles qui accueillent Zile le font plus par curiosité que par amour des morceaux. Car bâtir sa carrière sur une succession de buzz (devenue monnaie courante dans le HMI) c’est nourrir une plaie qui s’envenime. Et à force, la haine finit par gangrener la créativité, et ralentir l’évolution de la musique haïtienne.
Anie n’a pas besoin de tout ça. Elle a le talent, la scène, la voix. Mais si elle continue à traîner son passé comme un fardeau, à se battre plus contre les “mauvaises langues” que pour sa musique, elle ne fait que cannibaliser son propre avenir artistique. Et dans ce duel, il n’y aura qu’une seule perdante : Zile, son œuvre, son rêve, son enfant.
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