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Par Wandy CHARLES
Dans les arcanes feutrés de la diplomatie interaméricaine, rares sont les voix qui s’élèvent avec autant de clarté et de fermeté que celle de l’ambassadrice Myrtha Désulmé. Soutenant une vision claire, elle s’est dressée avec conviction pour défendre les intérêts d’Haïti au sein de l’Organisation des États Américains (OEA). À la suite des interventions de la Mission permanente d’Haïti, conduite par Mme Désulmé, le document initial a été modifié de façon substantielle en se réorientant enfin vers les véritables priorités nationales, notamment la sécurité.

Lorsque le Secrétariat général de l’OEA soumit, en juillet dernier, un projet de feuille de route prétendument « dirigée par les Haïtiens », le tollé fut immédiat. Le document, élaboré sans consultation préalable de Port-au-Prince, consacrait des montants dérisoires à la sécurité (moins de 100 millions de dollars) tout en gonflant l’aide humanitaire à des proportions dix fois supérieures. Une aberration aux yeux d’Haïti, où nul ne saurait distribuer nourriture ou médicaments sous la férule de gangs qui contrôlent près de 90 % de Port-au-Prince.
Face à ce déséquilibre criant, l’ambassadrice Désulmé prit la parole. D’une voix ferme, elle martela que la sécurité devait être le socle de toute initiative : sans corridors sécurisés, pas de distribution humanitaire ; sans justice rétablie, pas d’élections crédibles ; sans police et institutions solides, pas de développement durable. Ce plaidoyer a agi comme un électrochoc dans l’hémicycle de l’OEA.
Le résultat d’un combat diplomatique
Grâce à cette vigilance, le rapport fut entièrement révisé. Le budget consacré à la sécurité passa de moins de 100 millions à plus de 1,3 milliard de dollars, soit la plus forte allocation de la nouvelle feuille de route. Au total, l’enveloppe prévue double pour atteindre 2,6 milliards de dollars, couvrant désormais les cinq piliers retenus : sécurité, consensus politique, élections, réponse humanitaire et développement durable.
Cet ajustement n’est pas anodin : il traduit une victoire diplomatique qui a replacé Haïti au centre de la discussion et a empêché l’institutionnalisation d’une marginalisation. Sans cette intervention, la voix d’Haïti aurait été réduite au silence dans un processus censé la concerner au premier chef.
Une diplomatie rehaussée
« Peu diplomatique » ? peut-être, mais Mme Désulmé a bien défendu et représenté sont pays. En rappelant à l’OEA son obligation de consulter les autorités nationales, elle a incarné une ligne directrice que le gouvernement devrait adopter dans toute négociation au nom du pays : « rien pour Haïti sans Haïti ».
Son attitude n’était pas une opposition à l’organisation, mais une défense des intérêts stratégiques de la nation, une manière de protéger la crédibilité du pays et d’empêcher la légitimation de solutions imposées de l’extérieur.
Aujourd’hui, la nouvelle mouture du document reconnaît enfin la centralité de la sécurité et l’exigence d’un leadership haïtien. L’OEA a repris le dialogue avec la Mission d’Haïti, et les partenaires internationaux savent désormais que la diplomatie haïtienne n’acceptera aucun simulacre de concertation.
En suscitant cette révision, l’ambassadrice Désulmé a non seulement renforcé la crédibilité internationale d’Haïti, mais elle a aussi rehaussé l’image d’Haiti au sein de l’OEA. Elle a démontré que la diplomatie haïtienne pouvait être ferme sans être fermée, exigeante sans être isolée, et surtout fidèle à la dignité d’un peuple qui refuse d’être écarté des décisions qui conditionnent son avenir.
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