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Tandis qu’Haïti traverse une crise multidimensionnelle marquée par l’insécurité, l’effondrement des institutions et une urgence humanitaire persistante, la classe politique est de plus en plus critiquée pour son apparente indifférence aux urgences nationales, au profit de ses intérêts personnels.

Port-au-Prince, 23 août 2025 –
D’après des témoignages recueillis par Vant Bèf Info auprès d’un expert en gouvernance et de membres d’organisations communautaires à Port-au-Prince et dans le Sud du pays, les autorités en place peinent à s’entendre sur les solutions à apporter aux problèmes critiques du pays. Pourtant, lorsqu’il s’agit de nominations stratégiques ou de partage du pouvoir, les divergences semblent s’effacer comme par enchantement.
« Il est désolant de constater que les institutions sont devenues des lieux de récompense politique plutôt que des instruments de service public », déplore Jackson Édouard, spécialiste en gouvernance.
Ces constats prennent un relief particulier à la lumière d’un rapport publié le 25 avril 2025 par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH). Le document met en lumière des dépenses jugées excessives liées au fonctionnement du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Selon le RNDDH, les neuf membres du CPT représentent une charge mensuelle de 90 millions de gourdes pour le Trésor public, soit 10 millions de gourdes par conseiller. Le rapport détaille des allocations surprenantes :
Salaire mensuel : 225 000 gourdes
Frais de fonctionnement : 75 000 gourdes
Résidence secondaire : 400 000 gourdes
Téléphonie mobile : 500 000 gourdes
« Frais d’intelligence » : 4,5 millions de gourdes
Carburant : 300 000 gourdes
Carte de débit : 2,5 millions de gourdes
Frais pour conjoint(e) : 500 000 gourdes
Remplissage du réfrigérateur : 75 000 gourdes
Nourriture générale : 925 000 gourdes
Petit-déjeuner et lunch : 350 000 gourdes
Des chiffres jugés indécents dans un pays où la majorité de la population lutte pour subvenir à ses besoins les plus élémentaires. L’inflation galopante, l’insécurité alimentaire et le délabrement des services publics creusent chaque jour davantage l’écart entre dirigeants et citoyens.
Dans les quartiers populaires et les villes de province, l’indignation est palpable. Un militant d’une organisation communautaire du Sud confie sa colère :
« On nous dit qu’il n’y a pas d’argent pour réparer les routes, pour payer les enseignants ou pour approvisionner les hôpitaux. Mais pour entretenir des politiciens sans résultats, les fonds sont toujours disponibles », déclare-t-il.
Ces révélations relancent un débat brûlant sur la transparence, l’éthique et la légitimité des structures de transition mises en place après les turbulences politiques des dernières années. Plusieurs voix de la société civile réclament une révision en profondeur des dépenses publiques et une véritable reddition de comptes.
Dans un pays où chaque gourde devrait contribuer à la reconstruction des services de base, une question centrale s’impose plus que jamais : à qui profite réellement le pouvoir en Haïti ?
Judelor Louis Charles
VANT BÈF INFO (VBI)
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