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Neuf mois après leur installation officielle, trois membres du gouvernement de transition restent pratiquement invisibles dans l’espace public. Paul Antoine Bien-Aimé (Intérieur), Moïse Jean-Pierre Fils (Environnement) et Jean-Michel Moïse (Défense) sont pointés du doigt pour leur absence remarquée, dans un pays où l’insécurité, les catastrophes naturelles et l’effritement de l’autorité de l’État exigent une présence politique forte.
Port-au-Prince, 25 août 2025 – Malgré les ressources allouées à leurs ministères, leur silence et leur manque d’initiatives visibles suscitent perplexité et critiques au sein de la population.
Paul Antoine Bien-Aimé : un ministre introuvable
Ancien ecclésiastique et figure politique chevronnée, Paul Antoine Bien-Aimé est resté discret depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur. Aucun déplacement officiel en province, aucune prise de parole sur la gouvernance locale ou la gestion des collectivités.
« On ne sait même pas où il est. Pendant que les CASEC abandonnent leurs bureaux et que les maires intérimaires sont livrés à eux-mêmes, son absence est incompréhensible », déplore un CASEC de la zone métropolitaine, sous couvert d’anonymat.
Moïse Jean-Pierre Fils : expert reconnu, ministre silencieux
Spécialiste en environnement et nommé en juin 2024, Moïse Jean-Pierre Fils reste muet face aux urgences climatiques du pays. Ni visite officielle, ni plan d’action annoncé après les inondations répétées dans le Sud et la Grand’Anse.
« C’est un expert sur papier, mais absent sur le terrain », critique Daniella Pierre, ingénieure-agronome et militante environnementale.
Jean-Michel Moïse : une Défense sans stratégie
Alors que les groupes armés étendent leur emprise, le ministère de la Défense peine à définir une ligne claire. Jean-Michel Moïse, ancien député et entrepreneur, n’a présenté aucun plan pour renforcer les Forces Armées d’Haïti.
« Le peuple continue de mourir sous les balles pendant que le ministre de la Défense reste silencieux. Il n’a même pas adressé les familles des militaires tués dans les affrontements de Kenscoff », témoigne un capitaine en retraite.
Un gouvernement déséquilibré
Cette absence contraste avec l’activisme d’autres ministres, comme ceux du Tourisme ou de l’Agriculture, régulièrement visibles dans les médias. La situation soulève une question plus large : manque de leadership, problème de coordination avec le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé ou simple inertie politique ?
Dans un contexte de transition fragile, la visibilité et l’action ministérielles sont perçues comme essentielles pour rassurer la population.
« On ne leur demande pas de miracles, mais des gestes clairs et des signaux forts », résume Ruth Jean-Charles, analyste politique. « Aujourd’hui, on ne voit rien. Et c’est inquiétant. »
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)
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