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Affaire Jovenel Moïse : la Cour d’Appel ordonne la comparution de l’ex-première dame Martine Moïse

Le dossier relatif à l’assassinat de Jovenel Moïse, 58ᵉ président de la République d’Haïti, se poursuit devant la Cour d’Appel de Port-au-Prince. Le lundi 17 février, la Cour a auditionné Joseph Félix Badio pour la deuxième fois. Par la même occasion, elle a ordonné la comparution de l’ancienne première dame, Marie Étienne Martine Moïse, ainsi que de plusieurs autres personnalités inculpées dans l’affaire.

Outre l’ex-première dame, la Cour, à la demande du ministère public, a également convoqué l’ancien directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Léon Charles. Son avocat, Me Bernard Gousse, a déjà assuré que son client comparaîtra devant la justice, selon le journal Le Nouvelliste.

Le ministère public a également sollicité la comparution de l’ancien Premier ministre Claude Joseph, de l’ex-sénateur Antonio Chéramy, dit Don Kato, d’Ardouin Zéphirin, de Jeantel Joseph, d’Anacacis Jean Hector, de Paul Eddy Amazan, de Reynaldo Corvington, de Reynald Luberus, ainsi que d’autres personnalités impliquées dans l’affaire.

Badio prend ses distances avec les accusations

Joseph Félix Badio, ancien haut fonctionnaire du gouvernement haïtien, a longtemps été présenté comme le cerveau de l’assassinat du président Moïse, survenu le 7 juillet 2021. Un élément incontournable de l’enquête, selon les autorités.

Dans son rapport sur le crime, la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) avait révélé des liens étroits entre Badio, les mercenaires colombiens et d’autres suspects clés. Cependant, lors des confrontations devant la Cour, certains de ces mercenaires ont nié tout contact avec lui, évoquant des barrières linguistiques lors de leurs interrogatoires à la DCPJ.

De son côté, Badio a toujours rejeté les accusations portées contre lui, réclamant une confrontation avec d’autres inculpés ou suspects afin d’éclaircir les faits.

« Je n’ai rien à me reprocher. Ma plus grande maladie, c’est que j’en sais trop. L’ordonnance du juge Walter Wesser Voltaire n’est ni acceptable ni acceptée. On parle d’une ordonnance de la honte, truffée d’irrégularités », a-t-il déclaré, qualifiant également de « fabriqués » le rapport de la DCPJ et les conclusions du juge Voltaire.

Avec cette nouvelle tournure, l’audition de Badio devant la Cour d’Appel pourrait redéfinir certains aspects du dossier. Alors que plusieurs personnalités ont déjà été condamnées par la justice américaine, une question demeure : qui, en Haïti, a réellement joué un rôle dans cet événement inédit ?

L’affaire suit son cours…

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