Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a présenté, lors d’une conférence de presse tenue le 24 février 2025, un bilan détaillé de ses cent premiers jours à la tête du gouvernement. Tout en mettant en avant les réalisations significatives de son équipe, il n’a pas occulté les défis persistants qui entravent la marche vers la stabilité et le développement du pays. Son discours a été marqué par un appel solennel à l’unité nationale, soulignant que la réussite des réformes en cours dépend d’un climat de cohésion et de collaboration.
Le gouvernement et ses principales réalisations
Au cours de ce premier trimestre, plusieurs mesures structurantes ont été mises en œuvre :
• Renforcement des institutions : Un cadre de coopération entre les deux branches de l’exécutif a été adopté le 8 décembre pour assurer une transition harmonieuse et efficace.
• Nominations clés : Le gouvernement a procédé à la désignation d’un secrétaire d’État à la Sécurité publique, d’un ministre délégué à la Solidarité et aux Affaires humanitaires, ainsi que d’un ministre délégué chargé des questions électorales et constitutionnelles.
• Budget électoral renforcé : Une enveloppe supplémentaire de 10 millions de dollars a été allouée au fonds électoral, portant son total à 55 millions de dollars, afin de garantir des élections crédibles et inclusives.
• Création d’un comité de pilotage : Une instance de supervision de la transition a été mise en place, avec le soutien de partenaires nationaux et internationaux.
Un « budget de guerre » pour répondre à l’urgence sécuritaire
Parmi les annonces phares de cette conférence de presse figure l’adoption d’un budget rectificatif, qualifié de « budget de guerre ». Celui-ci prévoit une augmentation significative des ressources allouées à la sécurité publique, afin de lutter plus efficacement contre l’insécurité, un fléau qui continue de menacer la population. En parallèle, des réformes judiciaires seront engagées pour moderniser le système et renforcer l’efficacité des institutions chargées de faire respecter la loi.
Malgré ces efforts, la sécurité reste une préoccupation majeure. Plus de cent jours après l’entrée en fonction du Premier ministre, les actes criminels – vols, détournements, assassinats et viols – continuent de sévir dans plusieurs régions. Le département de l’Ouest, où plus de 85 % du territoire est sous contrôle des gangs, et l’Artibonite, une région fortement touchée, sont particulièrement affectés.
L’exode forcé de milliers de personnes vers des zones plus sûres témoigne de l’ampleur de la crise. Par ailleurs, la hausse du coût de la vie et les difficultés liées à la libre circulation des personnes et des biens ajoutent à la complexité de la situation.
Un appel à l’unité et à la mobilisation collective
Face à ces défis, Alix Didier Fils-Aimé a réaffirmé son engagement à poursuivre les efforts pour restaurer la paix et la stabilité. Il a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective, appelant l’ensemble des forces vives de la nation, ainsi que les partenaires internationaux, à œuvrer ensemble pour une sortie de crise durable.
Les cent premiers jours du gouvernement Alix Didier Fils-Aimé ont été marqués par des avancées notables, notamment en matière de renforcement institutionnel et de préparation électorale. Cependant, la situation sécuritaire et socio-économique reste fragile, nécessitant des efforts soutenus et une collaboration accrue. Le Premier ministre a clairement indiqué que la route vers la stabilité sera longue, mais il a exprimé sa confiance dans la capacité du pays à surmonter ces épreuves grâce à l’unité et à la détermination de tous.