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Environ 14 885 personnes, soit plus de 3 400 familles, ont fui leur domicile après une vague d’attaques armées survenue le 16 juillet 2025 dans les communes de Dessalines (1ère section Villars) et de Verrettes (1ère section Liancourt), dans le département de l’Artibonite. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) alerte sur une situation humanitaire critique, tandis que les autorités haïtiennes brillent par leur silence.

Artibonite, le 24 juillet 2025 –
Selon l’OCHA, 80 % des déplacés ont trouvé refuge à Poste Pierrot, 4e section de Dessalines, où ils sont hébergés par des familles d’accueil déjà elles-mêmes en situation de précarité. Ce déplacement massif de population fait suite à une intensification des violences armées dans le Bas-Artibonite, une zone en proie à une instabilité grandissante.
Le 22 juillet, une nouvelle attaque à Liancourt a coûté la vie à deux policiers de la PNH et à un éclaireur civil, tandis qu’un autre agent est porté disparu. Pris en embuscade par un gang lourdement armé, leur véhicule blindé a été incendié, illustrant une fois de plus l’impuissance de l’État à protéger ses forces et sa population.
Entre le 14 et le 17 juillet, plusieurs autres localités de l’Artibonite — dont Petite Rivière, Jean Denis, Marchand Dessalines, Désarmes, Saint-Marc, Montrouis et Grande-Saline — ont été le théâtre d’offensives similaires. Le 19 juillet, de violents affrontements ont éclaté à L’Estère entre un gang local et une brigade d’autodéfense dénommée Kapenyen. Des morts ont été recensés, des maisons et véhicules incendiés, aggravant un peu plus l’instabilité dans la région.
Une crise nationale qui s’étend
Depuis le début de l’année 2025, les violences armées ont gagné du terrain à une vitesse alarmante, touchant désormais des zones autrefois considérées comme sûres, notamment Mirebalais, Saut-d’Eau et plusieurs communes du département du Centre, en plus de l’Artibonite et de la région métropolitaine de Port-au-Prince.
D’après les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 245 000 personnes ont été déplacées à travers le pays depuis janvier 2025, représentant environ 11 % de la population nationale. La majorité sont des femmes et des filles, souvent contraintes de se réfugier dans des sites spontanés ou chez des proches, sans accès adéquat à la nourriture, à l’eau, aux soins ou à l’éducation.
Une urgence humanitaire ignorée
À mesure que les violences s’intensifient, les besoins humanitaires explosent. Le système de classification IPC rapporte que plus de 8 400 personnes déplacées sont aujourd’hui menacées par la famine. Or, l’accès humanitaire reste extrêmement limité dans plusieurs zones en raison de l’insécurité croissante, compromettant la réponse des agences nationales et internationales.
Pendant ce temps, l’État reste silencieux. Aucune mesure d’urgence, aucun déplacement officiel, aucun plan de relocalisation ou de sécurisation n’a été annoncé à ce jour. La population de l’Artibonite, abandonnée à elle-même, fait face à une crise multiforme : sécuritaire, alimentaire, sociale — et désormais, humanitaire.
Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)
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